Le 14 octobre, le conseil d’administration a été qualifié d’« explosif ». Le lendemain, lors du colloque havrais sur le marin dans la ville portuaire, le directeur de la flotte de Louis Dreyfus Armateurs, Alain Coatanhay (Hydro LeH), a déclaré que « sans être opposé à une telle reconnaissance du titre d’ingénieur, nous (LDA) devons être attentifs à ce que la transformation du cursus ne vienne pas affecter ce qui a fait son succès jusqu’à présent. Il est ainsi indispensable que ce cursus continue de former des officiers navigants de qualité, avec une vraie expertise dans les matières nautiques, plutôt que des ingénieurs généralistes dont certains pourront acquérir un vernis nautique. Concrètement, la formation d’un officier chef de quart en 6,5 années au lieu de quatre années précédemment, avec un enseignement de matières nautiques diminué, ne doit pas forcément être perçue comme une amélioration significative ».
Dysfonctionnements
En septembre, Armateurs de France a écrit au ministre pour lui faire part de ses inquiétudes concernant les « dysfonctionnements sérieux » de l’école. Pour résumer, le syndicat patronal veut qu’elle forme correctement et en priorité des officiers navigants, qu’ils portent ou non le titre d’ingénieur. Fin septembre, la Fédération des officiers de la marine marchande CGT a également écrit au ministre pour attirer son attention sur les « difficultés » rencontrées par l’ENSM. Elle rappelle qu’elle a établi un dialogue avec son d.g., François Marendet. La CGT se dit favorable à une « avance douce avec modification de cap » plutôt qu’une solution « arrière toute » préconisée par « certaines organisations du domaine maritime ».
Le 20 octobre, dans les quatre sites de l’ENSM se sont tenues des assemblées générales regroupant les personnels et les élèves. Une motion signée par le SNESM-UNSA et la CGT y a été adoptée. Les syndicats se déclarent « inquiets » de la teneur des débats du dernier conseil d’administration. Ils notent que « l’ensemble des personnels de l’ENSM » réunis en AG demande « la fin de l’instabilité chronique de la gouvernance de l’école depuis sa création, et la poursuite et l’intensification, avec l’actuel directeur général de l’ENSM, du travail entamé en vue de l’amélioration de la qualité de l’enseignement maritime ».
De source syndicale, une réunion est prévue prochainement au ministère avec l’ensemble des parties concernées pour tenter d’apaiser les esprits. L’idée sous-jacente est la suivante: n’étant ni un militaire, ni un employeur potentiel, l’actuel d.g. est relativement indépendant, considéré comme un gros travailleur et suffisamment observateur pour avoir compris les contraintes résultant de la diversité des corps d’enseignants.