Les chantiers sud-coréens en difficulté redécouvrent le marché pétrolier

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« Depuis le début 2015, les trois grands chantiers de Corée du Sud présentent des résultats financiers décevants », a annoncé Poten & Partners, courtier et fournisseur d’informations sur les marchés internationaux du pétrole, du gaz et du transport maritime international, dans un bulletin publié courant septembre. Au deuxième trimestre, Hyundai Heavy Industries Co., Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering Co. et Samsung Heavy Industries ont accumulé une perte d’exploitation combinée de 4,75 milliards de wons, soit environ 4 Md$ américains. Cela constitue « le pire trimestre dans l’histoire de l’industrie de la construction navale sud-coréenne », continue le courtier. Ces résultats décevants s’expliquent principalement par des pertes dans la construction de structures offshore avec la forte baisse des prix du pétrole et la politique de diminution des dépenses décidées par les compagnies pétrolières internationales. Cela a des conséquences particulièrement dures pour les chantiers navals sud-coréens qui, pour faire face à la compétitivité de leurs rivaux chinois, ont choisi de se concentrer sur la construction d’unités à forte valeur ajoutée, comme les navires GNL et les structures offshore. Les Big Three ont aussi souffert du renforcement du won coréen par rapport au yen japonais et au yuan chinois.

Les effets des taux de change

Toutefois, selon Poten & Partners, les chantiers navals coréens ont trouvé « une bouée de sauvetage » avec la résurgence des commandes de navires-citernes pour le transport de brut et de produits pétroliers. « Parmi les principaux segments du transport maritime international, le marché pétrolier est le seul où les propriétaires de navires ont été disposés à signer de nouveaux contrats », rappelle Poten & Partners. Les atouts des chantiers sud-coréens – une production de qualité et des délais de livraison fiables – les ont aidés à capturer une part importante des commandes de navires-citernes. Sur le marché pétrolier, les chantiers coréens sont ainsi parvenus à maintenir leur part de marché tandis que les Chinois ont capturé des parts de marché de leurs concurrents japonais, a estimé Poten & Partners. Par ailleurs, « un aspect intéressant de la résurgence des commandes de pétroliers est que, même si les prix des contrats indiqués en dollars américains ont affiché une tendance plus faible ces derniers mois, la rentabilité des commandes de pétroliers pour les chantiers coréens s’est améliorée », poursuit le bulletin de Poten & Partners. C’est le résultat de la confluence de deux facteurs. D’une part, le won coréen s’est déprécié par rapport à un dollar américain qui demeure fort. D’autre part, les prix de l’acier, qui représentent entre 15 % et 25 % du prix du contrat de navire, ont reculé de près de 40 % au cours des deux dernières années. En conséquence, les prix de construction des navires-citernes en wons coréens ont atteint leur plus haut niveau depuis 2010. Et voilà comment, « en combinaison avec des prix de l’acier plus faibles, ce qui réduit les coûts de production, les commandes de pétroliers aident les chantiers coréens à compenser une partie des pertes d’exploitation subies dans les autres secteurs de la construction navale », conclut le courtier.

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