Rendre acceptable le développement portuaire de La Rochelle

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Un quartier d’habitation d’un côté, une île, Ré, sous haute protection environnementale et touristique de l’autre et, entre les deux, une mer que les navires marchands partagent avec les pêcheurs, les ostréiculteurs et les plaisanciers. « Alors que le port a des perspectives de développement significatives, nous avons pris conscience depuis plusieurs années de l’importance des enjeux environnementaux », souligne Bernard Plisson, responsable du développement durable au port de La Rochelle. « Les enjeux environnementaux et économiques pouvaient se heurter. »

Des rencontres ont donc été organisées avec les riverains et les associations environnementales pour connaître leurs attentes vis-à-vis du port. À partir des réponses ont été dégagées dix grandes thématiques. Et de ces thématiques est née en 2011 la charte du développement durable, qui se décline en 64 propositions. Elles portent sur l’écoute, le dialogue, l’éthique et la transparence, et aussi les retombées socio-économiques, la qualité de l’air et du milieu marin, les nuisances sonores et la propreté du port, la protection de la biodiversité et celle du patrimoine, la réduction des impacts de transport avec notamment le développement du ferroviaire, et enfin le lien social.

Par exemple, une station de mesure de la qualité de l’air a été installée sur le quartier de La Pallice. Les analyses qu’elle réalise tous les quarts d’heure chaque jour de l’année sont toutes consultables sur internet. « Cela nous a permis d’identifier des sources de poussière sur le port, indique Bernard Plisson. Progressivement, nous les avons diminuées. » Le chargement des céréales a été déplacé du quai Nord au quai Sud du bassin à flot, plus éloigné des habitations. La réception du carbonate de sodium, utilisé pour la fabrication du verre, a été transférée à l’anse Saint Marc. « Aujourd’hui, les propositions de la charte sont réalisées à plus de 90 % », indique Bernard Plisson. La démarche s’appuie aussi sur une certification ISO 26000 « responsabilité sociétale ».

Enfin, ce souci du développement durable se traduit aussi chez les entreprises de la place portuaire. Dans les appels à projet pour de nouvelles installations, les critères environnementaux, sociaux et de maîtrise des impacts, comptent pour 25 % dans la note attribuée aux candidatures.

Une seconde charte, signée fin septembre, vient compléter et prolonger la première. Surtout, elle s’étend désormais aux entreprises de la place portuaire qui accepteront de s’y engager. Orsima (ex-Holcim), la Sica Atlantique, BLP ont été les premiers à la signer. L’Union maritime espère que la majorité de ses adhérents leur emboîteront le pas.

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