En matière de développement durable, l’ambition de Rotterdam n’est pas des moindres: être le port le plus écologique de la planète. Pour réaliser cette performance, le premier port maritime européen s’est fixé des objectifs draconiens à long terme. D’un côté pour réduire ses émissions de CO2, de l’autre pour produire de l’énergie propre à partir d’éoliennes. Sans compter la « vitrine » écologique que se veut la nouvelle zone portuaire Maasvlakte 2.
Diviser par deux la production de CO2
La politique de réduction d’émissions de gaz nocifs remonte à 2007, lors de la signature conjointe de la charte Rotterdam Climate Initiative avec les pouvoirs publics locaux. D’ici quinze ans, le port de Rotterdam s’est engagé à diviser par deux sa production de CO2 par rapport à 1990. En outre, la construction d’installations pour stocker ou transporter offshore du CO2 est prévue.
Plus ciblé, l’autre enjeu privilégie le développement de parcs à éoliennes. Selon le document datant de 2009, Convenant Realisatie Windenergie, le port de Rotterdam vise à produire 150 MW supplémentaires de cette énergie propre à l’horizon 2020. À l’heure actuelle, la production porte sur 200 MW.
Preuve de cette politique écolo-volontariste, les installations de Maasvlakte 2. Outre les espaces dédiés à la production d’énergies renouvelables, seules les entreprises s’astreignant à des critères stricts pour respecter l’environnement, produire propre et recycler leur énergie ont le droit de cité dans la nouvelle zone portuaire Maasvlakte 2.
Rotterdam se veut un modèle en matière d’énergie verte
Le port néerlandais multiplie les initiatives pour attirer les producteurs d’énergie écologique en tous genres. En matière de développement durable, le premier port maritime européen mise avant tout sur la carte énergétique pour tirer son épingle son jeu.
La nouvelle zone portuaire Maasvlakte 2 se veut une vitrine dans le domaine de l’économie circulaire en fixant une série de critères draconiens aux entreprises qui y sont implantées. Le principal objectif de cette politique vise à faciliter l’implantation de sites de production de toutes les sortes énergies propres: gaz naturel liquéfié, biocarburants, biomasse, éoliennes, panneaux solaires. Ensemble, la production de ces sources d’énergies propres devrait atteindre 7 000 MW.
Quant aux investissements des groupes énergétiques prêts à construire des sites de production d’énergie durable à Rotterdam, ils atteindraient 5 Md€.
En l’état, Rotterdam ne part pas de zéro. Pour le gaz naturel liquéfié, Rotterdam dispose du Gate Terminal où sont produits 12 Mm3 par an, ce qui fait de la place portuaire néerlandaise un leader européen dans l’utilisation de ce carburant. Pour preuve de la politique volontariste du port, les navires fonctionnant au gaz naturel liquéfié bénéficient d’une réduction de 6 % sur leur droit de passage et les navires d’un rabais de 15 % à 30 %.
Pour les carburants bio (biodiesel, diesel recyclable, bioéthanol), le port compte d’ores et déjà cinq sites de production. Cette activité est notamment soutenue par des centrales à biomasse. L’une d’elles fournit déjà 500 000 t de CO2. Des capacités promises à s’étoffer avec les projets des groupes énergétiques E.ON et GDF Suez de construire de nouveaux sites dans la zone Maasvlakte 2.
Sans surprise, la production d’énergie éolienne est aussi à l’honneur. À l’heure actuelle, Rotterdam produit 200 MW de cette énergie propre. L’ambition est de doubler cette capacité dans les prochaines années. Sept sites ont été retenus pour implanter de nouveaux « moulins à vent ». Au global, il est prévu de dédier une superficie de 400 ha à cette activité.
Quant à l’énergie solaire, deux entreprises seulement ont placé des panneaux récepteurs sur le toit de leur site.