Fini les opérations de clapage clandestin au large des côtes. Dorénavant, les terres contaminées et les sédiments vont pouvoir être retraités directement sur le port de La Seyne-sur-Mer, à Brégaillon, dans le nouveau centre de production d’éco-matériaux d’Envisan.
Cet investissement global de 8 M€ s’inscrit dans le cadre du programme Sedimed visant à valoriser les sédiments marins méditerranéens. Ce projet fédère le monde de la recherche, les collectivités locales (Conseil départemental du Var) adossées à des industriels. Colas et Envisan font partie de l’aventure. La filiale du géant du dragage a investi 4,5 M€ pour créer sa plate-forme de traitement des résidus de dragage et des terres polluées issues de chantiers de terrassement. Une fois retraités, les déchets recyclés repartiront sur les chantiers comme sous-couche des enrobés des routes, transformés en blocs de béton (brise-lames) ou en buttes antibruit.
80 000 t prévues
La plate-forme de 3,4 ha qui a nécessité une année de travaux a déjà réceptionné 1 000 t de sédiments et 2 000 t de terres provenant du démantèlement de stations services à Marseille et Aix-en-Provence. Envisan table sur une montée en charge de l’activité avec 80 000 t prévues d’ici à la fin de l’année. Ce n’est qu’un début puisque le port de Toulon devrait bénéficier des volumes générés par le projet de la principauté de Monaco du chantier d’urbanisation en mer. Objectif? Étendre le territoire en gagnant 6 ha en 2025 à l’anse du Portier. À terme, Toulon pourrait ainsi se voir confier les sédiments monégasques acheminés par voie maritime. Quelque 2,8 Mt de matériaux de remblais provenant de la carrière du Revest, dans le Var, seront acheminées par la mer depuis Toulon jusqu’à Monaco. Sur place, ils combleront des caissons sous-marins préalablement construits à Fos par Bouygues Travaux Publics.
Ce CPEM se positionne également auprès de l’ensemble des ports de plaisance du bassin méditerranéen pour recevoir par navires les sédiments résultant des opérations régulières de dragage. Et le CPEM pourrait également se nourrir du prochain gros chantier du GPMM, à savoir l’élargissement de la passe Nord.