L’éolien, spécialité dieppoise

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Ces éléments, mâts, rotors, nacelles, pales, tous les constituants d’une éolienne, sont destinés pour l’essentiel à des chantiers du nord de la France. Ces trafics ont connu une forte progression depuis 2007, année où le port Dieppe s’est initié à l’éolien. Les quais de Dieppe avaient accueilli, cette année-là, 885 t d’éoliennes alors qu’ils en ont reçu 15 414 t en 2014. Soit 17 fois plus. Une très bonne nouvelle pour les finances du port de Dieppe. Un kilo d’éoliennes manutentionné et stocké sur le port pèse en effet financièrement bien plus lourd qu’un kilo de galets. Le syndicat mixte du port de Dieppe met en avant la qualité de la manutention dieppoise pour ces prestations délicates, et relève qu’en sept ans il n’a eu à déplorer aucun incident.

À côté de l’import d’éoliennes terrestres, le port de Dieppe joue aussi la carte de l’éolien offshore. Il se met en ordre de marche pour offrir, en complément du Havre, des services de logistique de proximité et de maintenance pour le parc éolien offshore du Tréport. Pour mémoire ce parc éolien, dont le débat public vient de s’achever, comprendra 62 éoliennes Areva de 8 MW à 15 km au large de Dieppe/Le Tréport. Sa construction est programmée pour 2019 pour une mise en service en 2021.

Port d’attache

Pour devenir le « port d’attache » du futur parc éolien offshore, le port de Dieppe va aménager dans l’avant-port le terre-plein ainsi que le quai colis lourds existant pour la réception de matériel, notamment pendant la phase de construction. Il va aussi réorganiser son bassin de plaisance (Ango), sans contrainte de marée, afin de pouvoir réserver des emplacements pour le stationnement des navires de servitude assurant la maintenance du parc éolien. Il va enfin mettre à disposition un bâtiment en bord à quai dans le bassin de commerce pour le stockage de pièces de maintenance. Il proposera par ailleurs des services pour l’entretien de la flotte opérant sur les sites offshore, dont celui de l’élévateur à navire de grande capacité situé sur la zone technique en amont du bassin du port de commerce (bassin de Paris). Cet outil complète l’offre du chantier naval Manche Industrie Marine dans l’arrière-port et garantit 24 h sur 24 les opérations de maintenance des navires de servitude.

Dieppe s’est mise aux normes

Le port de Dieppe n’a pas signé de charte de l’environnement, mais il a à cœur de démontrer que l’environnement est « au cœur de ses préoccupations ». La Région qui, via le Syndicat mixte du port de Dieppe, gère le port depuis 2007, souligne que des millions d’euros ont été investis pour mettre aux normes techniques et environnementales le domaine portuaire, réhabiliter les quais et les bâtiments, rénover l’outillage et les équipements. « Préserver l’environnement, c’est investir dans de nouveaux équipements pour consommer moins et mieux », explique le Syndicat mixte, exemples à l’appui: remplacement de véhicules par des véhicules électriques (un tiers du parc aujourd’hui), mise en lumière du nouveau marché aux poissons, qui ne dépasse pas un watt par mètre carré, et installation de lampes à chaleur froide quai du Carénage « qui consomment beaucoup moins et éclairent beaucoup mieux ».

La zone technique pêche, le port à sec réalisé dans la forme de radoub, les quais et terre-pleins rénovés sur le bassin de commerce sont désormais conformes aux normes environnementales pour le stockage des marchandises. Idem pour la récupération des eaux dans le cadre du stockage des produits ou lors des opérations de carénage. Les services du Syndicat mixte notent aussi que les quais de débarquement des produits de la mer ou d’import-export de graines et tourteaux (Saipol) sont aux normes sanitaires. Quant au bâtiment Ango qui accueille en cœur de ville les services de la plaisance et l’Office de tourisme, il a été mis aux normes HQE.

Le Pavillon bleu qui récompense les ports de plaisance est décerné depuis 2010 au Syndicat mixte du port de Dieppe pour sa politique en matière de gestion environnementale et de tourisme durable. Le label couvre le traitement et la collecte des déchets, la gestion de l’eau, les stations de pompage pour les eaux noires et grises, le kit d’intervention pour pollution accidentelle par hydrocarbures dans chaque bassin, l’existence d’un navire nettoyeur pour la collecte des déchets sur les différents plans d’eau, en partenariat avec l’association Estran (120 interventions par an).

Un dragage exceptionnel du bassin de pêche Duquesne a été également réalisé en 2011. Cinq mille mètres cubes de sédiments ont dans un premier temps été traités, comprenant 200 t de macrodéchets (ferraille, câbles, filets) qui ont été récupérés puis recyclés par l’entreprise Ipodec. Quelque 3 000 m3 de sédiments contaminés ont ensuite été traités pour un coût de 700 000 €.

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