Plus que certains trafics, les préoccupations environnementales affectent encore davantage les modes de transport promus par le port. « Un convoi fluvial de 4 000 t remplace 200 camions en circulation, calcule Arnaud Rieutort. En réduisant le nombre de camions, le report modal vers le fluvial permet ainsi de diviser par trois ou quatre les émissions de CO2 ainsi que la consommation de carburant. » Aujourd’hui, entre 200 000 t et 300 000 t de marchandises transitent ainsi par voie fluviale avec le port de Sète: céréales dans le sens de la descente, engrais dans l’autre. Des volumes amenés à augmenter prochainement grâce aux travaux d’élargissement des voies navigables du canal du Rhône en cours, financés par la Région. « Ces travaux vont permettre d’augmenter la capacité de chargement des navires aujourd’hui limitée à 1 500 t, et d’atteindre la Franche-Comté et la Bourgogne avec le port de Pagny », confirme-t-il.
Le port, qui possède déjà 40 km de voies ferrées intraportuaires, développe également de nouvelles connexions réseau-rail en transport combiné. « Nous espérons avoir prochainement deux à trois départs par semaine, sachant que chaque train transporte entre 30 et 50 camions, explique Géraldine Lamy, responsable de la politique environnementale et qualité du port. C’est un mode de transport encore plus intéressant que le fluvial. Environ 19 000 t d’émissions ont ainsi été économisées grâce au ferroviaire l’année dernière. »
Le port de Sète, certifié développement durable
Dans le cadre de son projet stratégique 2015-2020, le port de Sète vient de renforcer ses engagements en faveur de l’environnement. Le port est pourtant déjà bien engagé dans le développement durable depuis deux ans. « Les trois ports: commerce, plaisance et pêche sont certifiés 14001 depuis 2013, et le port de plaisance a obtenu le label port propre la même année », indique Géraldine Lamy, responsable de la politique environnementale et qualité du port. Dans cette démarche, la direction s’est fixé plusieurs objectifs, au premier rang desquels la réduction de la consommation en énergie et en eau. « Nous avons réalisé le diagnostic énergétique de nos bâtiments, installé un nouvel éclairage avec système de télégestion sur le port de commerce et surveillons notre consommation électrique et eau pour éviter fuites et dérives, grâce à un système de reporting très précis, énumère Géraldine Lamy. Nous avons également équipé les sanitaires du port de plaisance de chauffe-eau solaires et nos deux grues, mises en place en 2014, sont à récupération d’énergie potentielle. » Le port s’est également lancé dans une démarche de tri des déchets, en installant notamment quatre points propres sur le port de commerce afin de faciliter le tri des employés et usagers du port. « Nous avons également investi environ 1,5 M€ l’année dernière pour moderniser notre terminal vraquier, ce qui nous permet de récupérer davantage de produits, réduisant ainsi de 40 % la quantité de déchets, ce qui représente 300 t annuelles en moins », complète-t-elle.
Un environnement complexe
Situé au sein d’un environnement sensible, à la fois dans la ville et à proximité de lagunes et de l’étang de Thau, le port de Sète porte enfin une attention particulière à son impact sur ce milieu. « Nous avons équipé notre réseau de gestion des eaux fluviales de plusieurs dispositifs de traitement: séparateur d’hydrocarbure, bassins de rétention. Une étude de gestion des eaux fluviales va être lancée prochainement », illustre Géraldine Lamy. Situé en milieu urbain, le port veille donc également à ses interfaces avec la ville de Sète. « Afin de diminuer d’éventuels risques industriels et d’améliorer notre intégration paysagère, nous avons détruit des silos à grain situés en face d’habitations en 2013, réaménagés des quais urbains et réhabilité le bassin du Midi pour accueillir des activités de grande plaisance et yachting. »