Dès le début des années 1990, une première éolienne a été montée à titre expérimental en bout de digue, à Dunkerque. Elle a été suivie de nombreuses autres le long du canal des Dunes qui relie le port Est au port Ouest. Le port du Nord n’est pas novice en la matière. Mais un trafic portuaire régulier lié à l’énergie éolienne se décline encore au futur. Certes, il existe actuellement un trafic modeste de pales, au port Est. Mais le port est surtout dans les starting-blocks en attendant le démarrage d’un projet plus ambitieux avec l’entreprise Entrepose et portant sur la fabrication de mâts. En perspective: l’implantation de parcs d’éoliennes en mer.
Le Projet stratégique élaboré pour la période 2014-2018 prend en compte le contexte actuel et les perspectives économiques qui s’appuient sur les nouveaux moteurs de croissance issus de la 3e révolution industrielle (économie circulaire, énergies renouvelables) afin d’accompagner l’émergence d’une toile industrielle complétée et renforcée.
Projet de station GNL
En cours d’achèvement, le terminal méthanier prévoit un gros projet de station GNL pour l’avitaillement des navires. « Jusqu’à présent, convient Yves Lalau, directeur de l’aménagement et de l’environnement de Dunkerque Port, il a du mal à se mettre en place en raison du faible coût du pétrole. » C’est l’affaire de quelques années et de la consécration des navires équipés d’une motorisation au gaz.
L’autre grand axe de l’économie circulaire concerne les activités de dragage, l’extraction des sables de mer et le traitement des sédiments marins. « Nous dépensons en moyenne 600 K€ par an pour draguer, mettre en dépôt, traiter (sécher) et revaloriser en modelés paysagers environ 60 000 m3 de mixture (sédiments + eau), ce qui représente au final environ 25 000 t de matière », explique Yves Lalau.
Chaque année, en France, environ 55 Mm3 de sédiments sont dragués dans les ports et les fleuves. À terre, ces sables fins sont considérés comme des déchets. Des entrepreneurs implantés dans le Nord-Pas-de-Calais ont décidé, eux, d’y voir un gisement de matière première secondaire, voire le premier maillon d’une filière d’économie circulaire.
Un Plan d’aménagement et de développement durable
Avec de nombreux partenaires territoriaux, le Grand port maritime de Dunkerque s’est engagé dans l’élaboration d’un Plan d’aménagement et de développement durable (PA2D). Il donne le cadre d’action pour la mise en œuvre du nouveau projet stratégique 2014-2018 en matière de développement durable. Le PA2D porte sur cinq axes principaux:
– mise en œuvre d’une économie portuaire verte et socialement responsable. Il s’agit de faire de l’attractivité écologique, de la maîtrise des risques et des principes de l’économie circulaire un critère de choix pour fortifier l’image d’un port moderne et exemplaire. Cette ambition est en lien avec les démarches qualité et environnement déjà engagées (certification ISO 9001 de l’accueil du trafic maritime et fluvial, mise en place progressive de l’ISO 14001 et plan d’actions éco-responsables en application de la démarche « État exemplaire »);
– adaptation des aménagements industrialo-portuaires aux changements climatiques et encouragement de la diminution des émissions industrielles;
– mise en œuvre d’une stratégie portuaire durable. Cela comprend l’amélioration des réseaux ferroviaire et fluvial avec l’élargissement de l’hinterland;
– préservation de la richesse naturelle et paysagère dans le développement portuaire;
– faire de l’agglomération dunkerquoise une ville-port durable. L’ambition porte sur le développement d’une plate-forme industrielle et portuaire exemplaire, en coordonnant les politiques urbaines et portuaires d’aménagement et de développement durable autour de l’économie circulaire.