En attendant le lancement imminent des premiers dragages et travaux d’aménagement du port de commerce, et en particulier la réalisation de quais et terre-pleins spécialement dévolus aux énergies marines renouvelables, le tout pour un budget de 220 M€, le port de commerce de Brest est d’ores et déjà fortement impliqué dans ce domaine.
D’une part, grâce au déchargement d’éoliennes construites pour partie dans le nord de l’Europe, et pour partie en Espagne et destinées à être installées dans la région, en particulier dans les Côtes d’Armor ainsi qu’à l’intérieur du Finistère. Trois chargements confiés à Blue Water Shipping sont encore prévus d’ici la fin de l’année.
Un trafic soutenu
D’autre part, la construction simultanée sur le port de commerce et dans la base navale des hydroliennes D 10 Sabella et Open Hydro, filiale à 60 % de DCNS, ont généré un trafic soutenu de cargos venant livrer du matériel, câbles, moteurs et lests en particulier, ainsi que de barges remorquées transportant des éléments préfabriqués, la plupart du temps en provenance de Pologne. La société Sabella, à proximité de l’île d’Ouessant, envisage l’implantation sur le polder brestois d’un site d’assemblage, avec pour objectif la production à l’horizon 2022-2024 de 30 à 50 hydroliennes par an.
Du côté de DCNS la mise en place de ses premiers engins sur le site de Paimpol-Bréhat après les essais concluants du prototype Arcouest est prévue pour cet automne. Les promoteurs de ces projets mettent en avant le côté silencieux, invisible, renouvelable à l’infini de ce mode de production d’électricité. Ils font ressortir d’autre part qu’au contraire des éoliennes ou du solaire, cette production générée par les courants de marée est totalement prévisible.
Déchets divers
Autre contribution du port de Brest à l’économie circulaire, ses exportations de déchets. Elles sont dues essentiellement à la présence sur le polder de l’entreprise Guyot Environnement. Implantée sur divers sites du grand Ouest, cette société fournit annuellement aux fonderies du nord de l’Espagne, et plus récemment du Portugal, des ferrailles cisaillées ou broyées, pour un total annuel à peu près constant de 125 000 t. Des ferrailles transformées en treillis soudés ou ronds à béton.
Autre trafic lancé par Guyot Environnement, celui de bois provenant de palettes usagées qui, passées dans les broyeurs de l’entreprise, prennent le chemin de chaufferies suédoises agréées, ce bois étant traité. Un trafic à l’état embryonnaire avec deux cargaisons, mais que l’entreprise qui a également utilisé ses broyeurs dans le processus de démolition d’un certain nombre de bateaux de pêche entend bien développer.