En lien avec l’émergence de l’économie circulaire, deux nouvelles filières se sont glissées dans les trafics bordelais: le verre pillé et les pneus broyés. Pesant seulement 3 000 t en juin 2014, ces deux trafics sont en voie de consolidation en dépassant les 15 000 t au premier semestre 2015. « Nous sommes dans une dynamique », analyse Sylvie Saint-Vignes, chargée de ces trafics au port de Bordeaux. « Sur les pneus broyés, par exemple, des pistes sont ouvertes dans une perspective d’utilisation des pneus autre que comme combustible. L’important est qu’une fois la diversification mise en place, les tonnages puissent suivre. »
De même, la nouvelle activité de démantèlement de navires sur Bassens ouvrirait de possibles sorties maritimes de ferrailles. « Tout comme le projet en cours d’une usine d’assemblage d’éoliennes au Verdon dont les retombées seront à plus long terme. » Inscrite dans le projet stratégique du port, l’évacuation de déchets de BTP par voie fluviale dans le cadre des travaux d’Euratlantique et en lien avec l’Ecoparc de Blanquefort serait à l’œuvre. Ainsi les entreprises, qui seront désignées en fin d’année pour l’exploitation du terminal de Grattequina, devaient intégrer dans leur projet un plan d’économie circulaire en lien avec ce nouveau trafic fluvial de déchets.
Une démarche Peepos
Par ailleurs, le port s’est engagé dans une démarche de transition énergétique visant à réduire la consommation énergétique tout en diminuant l’empreinte carbone des activités portuaires. « On a ainsi identifié des gisements possibles d’économie pour l’activité dragage, par le remplacement de carburant par du gaz naturel liquide, et l’on réfléchit même à la production d’énergie renouvelable: hydrolienne, fluviale, photovoltaïque », présente Michel Le Van Kiem, chef du département innovation au GPMB. Dénommée Peepos (Port à énergie et à économie positives), cette démarche soutenue par l’Union européenne a également permis à une vingtaine d’entreprises du port de bénéficier d’audits pour les inciter à mieux maîtriser leurs dépenses énergétiques, gagner en performance et générer indirectement davantage de trafics maritimes.