La Scop SeaFrance inverse les données. Elle prétend que le groupe Eurotunnel, au travers de sa filiale MyFerryLink, est la débitrice de la Scop pour un montant de 6,4 M€. Dans son texte, la Scop explique que son activité a cessé à compter du 2 juillet, lorsque les navires ont été rendus à Eurotunnel. Les trois navires, Rodin, Berlioz et Nord-Pas-de-Calais, ont tous été rendus. Le Nord-Pas-de-Calais est immobilisé dans le port de Dunkerque. Les deux autres ont été occupés par des marins. « S’agissant des navires Rodin et Berlioz, après signature d’un Protocole de sortie de crise sous l’égide d’Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche », ils ont pu être transférés au nouveau propriétaire, DFDS. Ce protocole de sortie de crise n’a jamais été signé par les membres de la Scop SeaFrance. Selon le liquidateur de la Scop, Maître Alexandre Delezenne, « le groupe Eurotunnel, qui a obtenu la résiliation des contrats d’affrètement à compter du 2 juillet, ne peut en aucun cas imputer à la Scop SeaFrance et au liquidateur l’occupation des navires, les dégradations commises et les coûts qui en résultent ». Quant aux salaires des mois de juillet et d’août, ainsi que les indemnités de licenciement, le liquidateur soutient qu’il appartient au groupe Eurotunnel de les payer.
Bataille de chiffres
Le groupe Eurotunnel soutient quant à lui que les dégradations subies par les deux navires occupés sont du ressort de la Scop. Or, selon le liquidateur, puisque les salariés sont sous la responsabilité du groupe Eurotunnel, il ne peut être demandé à la Scop de payer les frais liés à ces dégradations.
Une bataille de chiffres entre les deux associés d’hier qui, pour Maître Alexandre Deleuzenne, est préjudiciable à l’économie de la région.