La pêche illégale dans la Corne de l’Afrique pourrait entraîner un retour de la piraterie

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Dans son rapport Securing Somali Fischeries, du 16 septembre, le programme de la fondation One Earth Future (OEF), Secure Fisheries, dénonce la pêche illicite non déclarée et non réglementée (pêche INN) pratiquée à grande échelle par des navires étrangers dans les eaux somaliennes et propose le renforcement des dispositifs internationaux pour combattre l’exploitation sauvage des stocks halieutiques, protéger les pêcheurs locaux et ainsi promouvoir la stabilité et la sécurité dans la région.

Le rapport souligne la nécessité d’appliquer le système de contrôle et de surveillance dans le domaine de la pêche (Monitoring Control and Surveillance-MCS) mis en place par l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Food and Agriculture Organization-FAO) en 2001 et qui avait eu un impact positif sur le recul de la piraterie dans la Corne de l’Afrique.

Pêche illégale et piraterie sont liées

Le bureau de l’ONU contre la drogue et le crime (United Nations Office of Drugs and Crime-UNODC) établit dans son bulletin sur « le crime maritime » de mars 2014 (Maritime Crime Programme) le lien entre pêche étrangère illégale et piraterie. Un nombre important de pêcheurs, à qui la surexploitation des ressources maritimes par des chalutiers étrangers ne laisse pas de moyens de subsistance, rejoignent les pirates, prétendant seulement s’organiser pour défendre leurs zones de pêche. Les mesures prises dans le cadre du MCS ainsi que la sécurité renforcée par les armateurs (comme la présence à bord de gardes armés) ont entraîné une baisse significative des attaques à partir de 2013, mais certainement pas résolu le problème de fond qui a des allures de cercle vicieux: la pêche illégale diminue quand la piraterie augmente, et quand la piraterie diminue la pêche illégale reprend de plus belle. La piraterie donne des signes de reprise inquiétants avec une attaque en mars contre un navire iranien en chalutage illégal, selon Peter Martell pour l’AFP (15/09). Toujours selon Peter Martell, « l’Iran et le Yémen sont les deux pavillons les plus représentés dans les eaux somaliennes », ce qui n’exclut pas « la présence de navires européens ».Ce pillage n’est pas seulement une catastrophe économique et humaine qui menace l’équilibre de la Corne de l’Afrique, c’est aussi une catastrophe écologique, les stocks de thon, à forte valeur commerciale, sont « prélevés à leur capacité maximale »,selon Secure Fisheries. On peut se demander, comme ce pêcheur somalien qui témoigne dans le rapport, qui sont les pirates?

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