Difficile de dévoiler trop en avant le projet sur lequel travaillent actuellement les développeurs de MGI, mais le nom de code de ce projet est appelé CI5, pour Cargo Intelligence 5. Derrière ce nom de code digne d’un James Bond, MGI lève une partie du voile sur son futur Cargo Community System qui remplacera AP+. « Nous avons dédié une équipe consacrée au renouveau d’AP+ », explique une responsable de la société. Elle se réunit dans une cellule appelée Arrow (Air Rail Road Ocean Waterways), dirigée par Fabrine Frestel.
Cette cellule a démarré son travail en se concentrant sur les besoins des clients. Un questionnaire a été diffusé afin de collecter les informations pour ensuite travailler par métier en atelier: les transitaires, les manutentionnaires, les opérateurs terrestres, les armateurs et ainsi de suite. Des échanges qui ont permis de valider les points forts du système mais aussi les améliorations qui peuvent y être apportées. Pour parfaire et en quelque sorte valider les options choisies par les opérateurs, MGI s’est aussi rapproché de l’UN/Cefact, centre des Nations unies pour la facilitation du commerce et des transactions électroniques, du ministère des Transports français et des pôles de compétitivité.
Selon les informations dévoilées par MGI, ce CCS « nouvelle génération » sera aussi une façon concrète de répondre au futur code des Douanes de l’Union européenne et à la directive 2010/65 sur la dématérialisation des formalités déclaratives.
Ce CCS repose sur quatre piliers: tout d’abord, le concept de Fast Lane pour accélérer les procédures de dédouanement pour les opérateurs qui ont anticipé leurs déclarations. Second point, il assurera une traçabilité en porte-à-porte des marchandises avec une interface entre ports maritimes mais aussi avec les Port Community System pour tout ce qui concerne les exportations. Il sera la concrétisation des dernières recherches avec notamment le conteneur intelligent. Enfin, il privilégiera les tendances et usages de demain.
Le projet « e-Port »
Fort de ce projet, MGI est aussi en cours de travail sur un projet de liaison entre ports. Ce projet, du nom de « e-port », concerne dans un premier temps les liaisons entre le port de Marseille-Fos et celui de Ningbo. L’objectif, nous a expliqué une responsable de MGI, est de sécuriser les flux exports de conteneurs vers la Chine. Ce projet s’inscrit dans une démarche de qualité et de traçabilité de la marchandise. Au travers de e-Port, le consommateur chinois pourra s’assurer de la provenance des produits qu’il recevra. « Les Chinois sont friands de produits européens haut de gamme et du luxe. Ils veulent être assurés que ces produits sont d’origine européenne et ne sont pas contrefaits », explique une responsable de MGI. Ainsi, lorsque le consommateur chinois recevra un produit provenant de France, celui-ci disposera d’un tag avec un QR Code que le consommateur chinois pourra scanner pour s’assurer que la marchandise provient bien de France. AP + fournira quelques informations dans ce code et notamment le port de départ, le port d’arrivée, la déclaration en douane et le numéro du conteneur.
MGI: une présence marquée à l’international
Outre sa présence à Marseille, MGI a développé au cours des années ses implantations. D’abord en France, MGI gère des CCS dans plusieurs ports et notamment Bordeaux, Dunkerque et Sète. Toujours en France mais plus loin, la société marseillaise a su se développer sur les ports de Martinique, de Guyane, de Mayotte et de Nouvelle-Calédonie. Elle vise désormais le marché méditerranéen et a déjà conquis l’Algérie.