En 2014, 150 inspecteurs de la Fédération internationale des travailleurs du transport (ITF) ont effectué 7 488 visites de navires dans le monde entier pour vérifier l’application de la convention du travail maritime (MLC 2006) de l’Organisation internationale du travail (OIT), entrée en vigueur le 20 août 2013. Ils ont constaté que 2 755 navires, soit 36 % du total inspecté, présentaient des problèmes de non-conformité avec les règles de cette convention, considérée par l’ITF comme « un outil très important pour les droits des gens de mer ». Par rapport aux résultats des inspections conduites par l’ITF en 2013, cela représente un essor des infractions de 4 %, a continué Jacqueline Smith, coordinateur maritime de l’ITF, lors d’une intervention à la London Shipping Week le 11 septembre. Cette progression doit être analysée avec prudence car le nombre d’États du pavillon auquel s’applique la convention a augmenté, passant de 30 en août 2013 à 60 en août 2015, nuance l’ITF. « Une explication optimiste de cette hausse pourrait être que la convention prévoit des mécanismes rendant plus faciles pour les gens de mer la possibilité de porter plainte. Si tel est le cas, alors nous ne pouvons que spéculer sur le nombre de problèmes existant avant l’entrée en vigueur de la convention », a poursuivi Jacqueline Smith. Pour l’ITF, qui a joué un rôle déterminant dans l’élaboration et l’adoption de la convention, « il ne peut y avoir aucune place pour la complaisance » en cas de non-conformité et de non-respect des règles de la MLC 2006 à bord des navires.
Les problèmes liés aux salaires dominent
Les résultats de l’ITF « se fondent sur les expériences de la vie réelle des gens de mer recueillies par les inspecteurs de la fédération ». Le pavillon avec le plus grand nombre de problèmes signalés est celui du Panama, suivi de Malte, du Liberia, d’Antigua & Barbuda, des îles Marshall, des Bahamas, de Chypre et de Hong Kong. Le pavillon « avec le plus haut pourcentage d’inspections problématiques est St Kitts & Nevis ». Les problèmes les plus fréquemment rapportés sont liés aux salaires impayés. L’action des inspecteurs de l’ITF a permis le recouvrement de 89 M$. Le paiement de salaires en dessous des minima définis par l’OIT est aussi un problème régulièrement constaté par les inspecteurs de la fédération. L’application de cette convention à un grand nombre d’États du pavillon n’est donc pas encore synonyme d’amélioration des niveaux de vie et des conditions de travail des gens de mer à bord de leurs navires, conclut l’ITF.