Il aura fallu plusieurs réunions au ministère, des heures de négociation, des perturbations sans précédent dans le port de Calais pour que l’aventure de la Scop Sea France se termine dans « les moins pires conditions », nous a confié un des fondateurs de la Scop. À l’issue de la réunion du 31 août, le secrétaire d’État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, Alain Vidalies, a publié un texte pour annoncer la signature du document. « Chacune des parties a fait les efforts nécessaires pour parvenir à la signature de ce protocole de sortie de crise. Je me félicite de ce résultat, obtenu après une longue négociation, qui permet de sauvegarder un maximum d’emplois », a souligné Alain Vidalies.
402 salariés repris
Toutes les négociations ont concerné le nombre de salariés repris et la remise des navires bloqués par les marins. Les marins qui immobilisent actuellement les deux navires Rodin et Berlioz se sont engagés à les remettre à leur nouveau propriétaire le 2 septembre. Du côté social, après deux mois de conflit, le protocole prévoit la sauvegarde de 402 emplois sur les 487 salariés de la Scop SeaFrance. Ces emplois se répartissent avec 202 salariés qui intégreront DFDS dans le cadre de la reprise des deux navires Rodin et Berlioz. Pour sa part, Euro tunnel s’engage à reprendre 130 salariés pour exploiter son projet d’un navire pur fret sur le détroit du Pas-de-Calais, le Nord-Pas-de-Calais. Une activité que le président d’Eurotunnel, Jacques Gounon, suspend à un écrit de la part de la CMA (Competition market authority, autorité de la concurrence britannique) lui faisant part de sa renonciation à tout recours contre une desserte par ce navire du port de Douvres. De plus, Eurotunnel reprendra 70 salariés supplémentaires dont une vingtaine en interne et une cinquantaine pour des activités de gardiennage.
Au final, la reprise des salariés entre DFDS et Eurotunnel s’élève à 402 personnes. Parmi les salariés actuels de la Scop Sea France, un certain nombre, soit une vingtaine environ selon certaines sources, un peu plus selon d’autres, pourraient faire valoir leur droit à la retraite de l’Enim.
Selon les calculs effectués, le protocole prévoit qu’une vingtaine ou une trentaine de personnes n’auraient plus d’emplois. Pour ceux qui n’en retrouveraient pas un avant le 1er janvier 2016, le protocole d’accord prévoit de verser une indemnité supra légale de 18 000 € par salarié, payée en partie par DFDS et Eurotunnel.