Volumes en hausse, blé meunier en baisse

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Pour mémoire, la quasi-totalité (7,5 Mt) du trafic céréalier d’Haropa se fait à partir des terminaux du port de Rouen. À ces expéditions rouennaises s’ajoutent celles réalisées au départ des deux terminaux amont de Limay et de Bonnières-sur-Seine. Si cette campagne céréalière est le deuxième meilleur tonnage des 15 dernières années, elle n’a pas donné la qualité escomptée pour le blé en raison des conditions météorologiques de l’été 2014 dans une grande partie de l’hinterland de Rouen (Normandie, Centre, Ile-de-France, une partie de la Picardie et le département de l’Aube). Les terminaux rouennais, qui exportent habituellement presque exclusivement du blé meunier, ont reçu au cours de cette campagne une forte proportion de blé fourrager, c’est-à-dire un blé qui a commencé à germer, de qualité inférieure, utilisé dans la composition de l’alimentation animale.

L’Algérie achète moins de blé meunier

Premier client de Rouen, l’Algérie a acheté beaucoup moins de blé meunier que les années précédentes, considérant que la qualité des blés panifiables rouennais n’était pas satisfaisante, notamment pour la teneur en protéines. « Cela fait dix ans que l’Algérie est notre première destination à l’export. Ce pays qui nous achète du blé meunier de panification représente entre 40 % et 50 % de nos expéditions de céréales, autour de 3 Mt à 3,5 Mt. Ce chiffre est tombé à 1,5 Mt l’année dernière », rappelle Manuel Gaborieau, délégué commercial de la filière agro pour Haropa.

On note une forte diversification des destinations à l’export, du fait notamment des expéditions de blé fourrager. Les expéditions vers les pays d’Asie du Sud-Est (Philippines, Bangladesh, Thaïlande et Corée du Sud), qui totalisent 0,86 Mt, sont une première pour Rouen.

La Chine, deuxième destination

La Chine est la deuxième destination après l’Algérie avec 1,4 Mt. Ce pays achète essentiellement de l’orge de brasserie et de l’orge fourragère pour l’alimentation animale. Le trafic global d’orge (1,85 Mt, surtout de l’orge brassicole et de l’orge fourragère) est le plus important depuis la campagne 1998/1999. Le Maroc est la troisième destination avec 1 Mt. Comme l’Algérie, l’Égypte (690 000 t) et la Tunisie (171 000 t), le Maroc achète surtout du blé meunier. Les trafics de céréales depuis les terminaux d’Haropa sont presque exclusivement des trafics à l’export. Haropa conserve son titre de premier exportateur de céréales, loin devant La Rochelle à 4 Mt. C’est aussi le premier d’Europe occidentale. En revanche, le titre de champion d’Europe est à manier avec précaution, rappelle Manuel Gaborieau, délégué commercial de la filière agro pour Haropa, car il faut compter aussi avec les ports de la mer Noire (Novorossiisk en Russie et Constanta en Roumanie). Les trafics à l’import (notamment blé dur pour le marché français) sont en hausse: 150 000 t contre moins de 10 000 t pour la campagne 2013/2014.

En ce qui concerne les produits d’alimentation animale, les tonnages ont baissé (273 000 t pour la compagne 2014/2015 contre 351 000 t pour 2013/2014) du fait de la baisse des tourteaux de colza exportés. Ces trafics sont aussi essentiellement des trafics d’exportation. Leur principale destination est l’Union européenne: Espagne, Royaume-Uni, Irlande, Allemagne.

Meilleure récolte cette année

Quid de la campagne en cours? La qualité de la récolte de l’été 2015 sera meilleure que la précédente, en particulier le fameux blé meunier, assure-t-on à Haropa. « Nous avons un très bon début de campagne d’exportation depuis les silos portuaires de Rouen. Au 12 août, nous avons 830 000 t de céréales chargées, ce qui est un bon chiffre, avec de forts chargements d’orge vers la Chine et de forts chargements de blé vers l’Algérie », confiait Manuel Gaborieau le 14 août.

Le port de Rouen va se doter d’un nouveau silo d’une capacité de 50 000 t sur le terminal de Petit-Couronne. Le groupe Beuzelin prévoit de mettre en service ce silo à l’été 2016. Cette nouvelle infrastructure viendra compléter les capacités existantes. Les silos de l’axe Seine dédiés aux céréales et produits agro-industriels pour l’exportation représentent un total de 1,4 Mt de capacité.

La provenance des produits qui sont exportés étant assez proche, la route est le mode de pré-acheminement le plus utilisé avec 70 % de part de marché. Le fleuve vient ensuite avec 24 % et le ferroviaire avec 6 %. Les chiffres de la campagne de 2014/2015 n’étant pas disponibles à la date de cette enquête, il s’agit des chiffres de 2013/2014.

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