InVivo, l’exportateur leader sur le port, y a réalisé de très grosses livraisons en orge fourragère. Pour la première fois, la Chine devient, avec 252 000 t (14 % des volumes) de blé et d’orge, le deuxième pays destinataire de céréales au départ du port de Nantes Saint-Nazaire. En ajoutant le Bangladesh, l’Asie s’affirme comme un nouveau débouché. Le reste de la bonne performance 2014/2015 du port se réalise sur ses marchés plus traditionnels, Maghreb, Péninsule ibérique et Afrique sur sa côte occidentale. L’Algérie reste la première destination en blé panifiable (864 000 t). Idea logistique, le partenaire d’Axéréal et outsider local par rapport à InVivo (429 000 t contre 1,39 Mt) y a concouru. « En mélangeant les blés de l’Ouest, à plus fort poids spécifique, aux blés de moins bonne qualité du Centre et de Nord, nous avons réussi à atteindre les normes du blé panifiable, en particulier pour l’Algérie », explique Yves-Marie Roué, chef du service commercial.
Les deux succès vers l’Asie et l’Algérie équilibrent des baisses de 40 % sur une destination habituellement importante comme le Portugal, de 60 % sur le Maroc, de 80 % vers le Sénégal. Les professionnels des céréales voient le marché augmenter significativement au départ de Nantes dans les années qui viennent. L’un des signes en est que l’orge se fait à nouveau une place (276 000 t) à côté du blé.
Capacités nouvelles à Montoir
Pour InVivo, l’important est la place prise sur le marché des céréales par les Panamax. Cela impose d’utiliser le port de Montoir. « Nous y avons doublé nos volumes », constate Yannick Collet, directeur logistique et stockage à la tête des 12 silos du groupe en France. Pour le moment, dans le port de Nantes Saint-Nazaire, l’essentiel de ses silos se trouve à Nantes. InVivo va donc se doter de capacités nouvelles à Montoir. Le groupe décidera d’ici la fin de l’année s’il étend ses propres silos à Montoir ou s’il rejoint le projet d’Idea et d’Axéréal d’investir 20 M€ dans de nouveaux silos sur place. « Le Grand Ouest veut augmenter ses volumes de blé panifiable pour l’exportation, explique Yves-Marie Roué. Nous visons en particulier le Portugal. »
« Alors que nous faisons trois à cinq trains par semaine, à peu près tout au long de l’année, nous pourrons grâce aux nouveaux silos en viser de douze à quinze. » Idea consacre la majorité de ses capacités actuelles au tournesol et au colza pour Cargill, le producteur d’huile. Ses tourteaux s’ajoutent à ceux, stables, importés par voie maritime pour repartir par fer ou par route. Dans ce secteur, le port conserve ses volumes, ses débouchés en alimentation du bétail se déplaçant de la Bretagne vers la Vendée et les Charentes.