« C’est la deuxième meilleure campagne que nous ayons connue depuis dix ans. Nous avons enregistré 400 000 t. Seule la campagne de 2010-2011 a battu ce record avec 430 000 t », explique Philippe Deiss. Par comparaison, la campagne 2013/2014 avait enregistré un trafic de 332 000 t. Pour expliquer cette performance, Philippe Deiss avance plusieurs facteurs. Il cite un contexte de parité euro/dollar particulièrement favorable, mais aussi des taux de fret qui sont à la baisse. « En France, de manière générale, les récoltes ont été plutôt mauvaises à l’exception de la région Ouest », ajoute-t-il. Sur l’activité céréales, la place du Maghreb est devenue prépondérante pour le port de Caen-Ouistreham. Exemple avec le Maroc avec lequel les exportations sont passées de 110 000 t en 2013 à 135 000 t en 2014. Le Maroc est aujourd’hui le premier client du port normand devant l’Algérie. Le Maghreb est donc prédominant, ce qui n’était pas encore le cas en 2012 par exemple.
En revanche, les échanges avec le Royaume-Uni, autre partenaire commerciale de Caen-Ouistreham pour les céréales, ont tendance a fortement diminuer, passant de 91 000 t en 2013 à 57 000 t en 2014. « Sur ce type de marché, ce sont les clients qui au final décident des origines et de la qualité des céréales voulues », analyse le responsable de PNA.
Parmi les autres clients du port, on peut également citer l’Espagne et le Portugal avec des trafics s’élevant à 35 000 t chacun pour cette saison. Sur la dernière campagne, le blé représentait 90 % des volumes, les 10 % restants étant constitués par de l’orge. « Nous constatons également une évolution de la taille des navires, de l’accroissement de leur capacité de transport. Il n’est pas rare de voir des navires de 20 000 t à destination du Maroc ou de l’Algérie. Le nombre d’escales, du coup, est impacté. » Aujourd’hui, l’activité céréales en volume représente un peu plus de la moitié du trafic global du port. Localement, le principal opérateur reste la coopérative Agrial qui exploite deux sites dédiés sur le port de Caen, les sites céréaliers du terminal de Blainville et la plate-forme d’engrais du terminal d’Hérouville. « L’agroalimentaire est une bulle qui tire l’activité vers le haut. Notre stratégie générale est d’aller chercher l’activité là où elle se trouve », conclut Philippe Deiss.