D’une année sur l’autre, les trafics de céréales et de composants de l’alimentation du bétail subissent des effets de yoyo (jusqu’à un trafic nul en 2011). L’année 2014 aura vu passer 91 500 t de céréales pures dont 86 % à l’import. L’export a été constitué de 12 400 t d’orge à destination de l’Espagne. L’activité céréales et aliments du bétail pèse pour plus de 38 % du bilan annuel.
À la direction du port lorientais, Abel Chevalier le reconnaît: « Ce type d’approvisionnement étant soumis à tellement de facteurs, on ne maîtrise malheureusement rien », la conjoncture économique et la demande, les cours mondiaux, la qualité des récoltes en fonction des données climatiques, sécheresse, productivité. « Notre seule arme, c’est d’être compétitifs et d’être capables de recevoir n’importe quel produit. » Parmi les atouts de Lorient, son silo d’une capacité de 10 000 t, mais surtout son magasin polyvalent d’une capacité de 200 000 t, avec un compartimentage permettant aux opérateurs privés de faire cohabiter de multiples produits, avec nettoyage des circuits entre deux stockages de denrées différentes.
Difficile de fidéliser des trafics
Mais les trafics de produits d’alimentation du bétail dominent le bilan 2014. L’essentiel du trafic est constitué de tourteaux de soja importés du Brésil et des États-Unis. Ce qui donne régulièrement lieu à des protestations de militants anti-OGM. Les 538 480 t de maïs transgénique débarqué au port de Kergroise approvisionnent les usines de production d’aliments du bétail en Bretagne, toujours terre d’élevage malgré les crises. À quoi s’ajoutent 188 000 t de tourteaux de tournesol ukrainien, 10 000 t de tourteau de palme venant d’Indonésie, 40 000 t de mélasse provenant du Danemark, du Maroc et d’Irlande, 34 000 t de drèche et 17 000 t de divers, coque de soja, farine de poisson, etc. (provenance Hollande, Islande, Ukraine).
Difficile de fidéliser des trafics. Au premier semestre 2015, les quais lorientais ont embarqué 21 500 t de maïs grains à destination de Rotterdam et d’Amsterdam. « Ça reste un trafic marginal comparé à ce que font des ports comme Montoir, Rouen ou La Rochelle, mais on peut quand même imaginer ici quelque 50 000 t à 100 000 t par an, d’autant que la production bretonne est devenue excédentaire », dit Abel Chevalier, tout en reconnaissant que les coûts de transport étant marginaux, la position géographique privilégiée de Lorient ne fait pas tout et que le positionnement de l’hinterland n’est pas si déterminant. Le pré et le post-acheminement sont exclusivement routiers. Le transport ferroviaire n’est qu’une éventualité.
Le premier semestre 2015 a enregistré 317 000 t de tourteaux de soja (Brésil/États-Unis) et 160 000 t de tourteaux de tournesol (Ukraine), et vu l’export de 21 500 t de maïs grain a destination des Pays-Bas.