Rotterdam est loin de profiter des exportations céréalières records enregistrées dans l’Union européenne. Certes, étant avant tout une place d’importation de ces denrées agricoles (trois-quarts des transbordements), le port néerlandais n’a donc pas vocation à profiter de l’embellie conjoncturelle concernant d’abord les expéditions. Reste que d’autres facteurs ont grippé la machine dans le secteur céréalier sur les six premiers mois de 2015.
En matière de concurrence, Rotterdam pâtit de plus en plus de l’activité de ports polonais. Grâce à l’amélioration des infrastructures et du réseau logistique, ceux-ci sont devenus davantage accessibles pour les transbordements de ces denrées agricoles.
Autre écueil pour Rotterdam hors d’Europe, l’activité grandissante des ports d’Amérique latine pour acheminer directement leurs importations de céréales vers la Chine et le Moyen-Orient.
Vents contraires
Enfin, au niveau conjoncturel, les importations de soja en provenance d’Argentine se sont révélées en chute libre ces derniers mois du fait d’une crise monétaire touchant le peso.
Du fait de ces vents contraires qui se sont conjugués, les transbordements de ces marchandises agricoles (y compris les produits alimentaires pour animaux) se sont affichés en retrait de 10 % sur la dernière saison (janvier-juillet), 5,8 Mt par rapport à la même période de l’an dernier. À relever cependant, la lueur d’optimisme provenant de la hausse de 39 % des transbordements céréaliers entre juin et juillet.
Au niveau des grandes tendances, les importations de denrées d’alimentation animale (15 % du total) se sont tassées ces dix dernières années, tandis que celles de céréales (26 %) et de graines oléagineuses (59 %) ont progressé.