Parmi les suspects, Dong Shexuan, 34 ans, le fils d’un ancien chef de la police du port de Tianjin. Il contrôlait 45 % des parts de Rui Hai mais celles-ci étaient au nom d’un camarade d’études. Le reste de l’entreprise appartenait à Yu Xuewei, un ancien dirigeant du groupe public Sinochem, géant chinois de l’industrie chimique. Lui aussi s’était dissimulé derrière un prête-nom, en l’occurrence un proche ami, précise l’agence.
« J’ai demandé à mon condisciple de garder ces actions en mon nom, à cause de mon père. Si la nouvelle que je faisais ce genre d’investissements s’était ébruitée, cela aurait pu avoir des répercussions néfastes », a expliqué Dong Shexuan, cité par Chine nouvelle.
Quelque 700 t de cyanure de sodium, un composant hautement toxique, étaient conservées dans cet entrepôt, à moins d’1 km de zones habitées et d’axes routiers importants, ce qui est interdit par la réglementation chinoise. Dong Shexuan a reconnu avoir utilisé ses relations politiques pour faire en sorte que soient délivrés tous les permis nécessaires et pour passer sans encombre les inspections.
Tianjin Rui Hai International Logistics a par ailleurs opéré sans licence pendant neuf mois, jusqu’au mois de juin, a ajouté Chine nouvelle. « Après l’expiration de notre premier permis, nous avons fait une demande d’extension. Mais en attendant, nous n’avons pas arrêté nos activités », a commenté Yu Xuewei. « Nous ne pensions pas que c’était vraiment un problème. Beaucoup d’autres firmes le font aussi », a-t-il ajouté. Sinochem, son ancien employeur, possède deux entrepôts de produits dangereux près du site des explosions géantes, violant également les réglementations sur la sécurité, a affirmé de son côté Greenpeace. Parallèlement a été ouverte une enquête pour corruption à l’encontre du directeur de l’administration d’État chargée de la sécurité au travail. Ces informations sont diffusées alors que Pékin cherche à mettre l’accent sur les manquements de responsables locaux, s’efforçant de détourner la colère populaire et les dénonciations de défaillances plus générales au niveau national, précise l’AFP.
Où sont passées les eaux d’incendie?
L’expérience de l’explosion du MSC-Flaminia le 14 juillet 2012 amène à se poser la question de savoir où sont passées les probables milliers de tonnes d’eau utilisées pour combattre l’incendie, eau hautement polluée. La « modeste » explosion du MSC-Flaminia avait généré la création de 35 000 t d’eau d’incendie envoyées au Danemark pour destruction dans les meilleures conditions de sécurité. Autre enseignement du MSC-Flaminia, il est très probable que la cause de la première explosion du site de Tianjin ne sera jamais déterminée avec exactitude.