Clap de fin pour l’aventure du premier armement sous forme de Scop en Manche. MyFerryLink a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer sans poursuite d’activité le 31 juillet. Une décision qui va à l’encontre du réquisitoire du procureur général qui demandait six mois d’activité supplémentaire pour l’armement. Du côté des salariés de la Scop, l’annonce de cette nouvelle a été accueillie avec effroi. Des centaines de salariés ont bloqué l’accès au port de Calais avec des tas de pneus en feu et bloquant une nouvelle fois le port septentrional en plein chassé-croisé de l’été.
Autorisation de la CMA
De son côté le groupe Eurotunnel, qui a acheté les trois navires de SeaFrance lors de la cession de cet armement, a confirmé son intérêt à continuer d’en affréter un, « sous réserve du résultat de la procédure devant la Cour suprême britannique ». Or, la Cour suprême britannique a autorisé le 29 juillet l’Autorité de la concurrence et des marchés britannique (CMA) à faire appel de la décision du 15 mai, qui a cassé l’interdiction formulée par la CMA à l’encontre de MyFerryLink de desservir le port de Douvres depuis Calais. Concernant l’affrètement du Nord-Pas-de-Calais, Eurotunnel devra donc obtenir une autorisation écrite de la CMA.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase
Dans le même temps, le groupe gestionnaire du tunnel sous la Manche a annoncé un trafic record au mois de juillet. Il a transporté 8 % de plus qu’en juillet 2014. Le tunnel a bénéficié des blocages des navires, dont les siens dans sa filiale MyFerry-Link, sur le port de Calais. Des résultats qui contrastent avec ceux du port de Calais. En effet, après le nouveau bras de fer entamé par les marins sur le port, le président de la CCI de la Côte d’Opale et du port, Jean-Marc Puissesseau, a fait savoir son « ras-le-bol ». « On nous a laissé tomber! L’État ne nous a pas tenus au courant et cette nouvelle action est la goutte qui fait déborder le vase. Au mois de juillet nous enregistrons une baisse de 36 % pour le fret transmanche. » Le 30 juillet, Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des Transports, a réuni les acteurs impliqués dans ce dossier, DFDS, Eurotunnel et le syndicat maritime Nord, sans pouvoir arriver à un accord global. Le gouvernement a proposé un accord de sortie de crise qui prévoyait la liquidation de la Scop SeaFrance et la création d’une nouvelle Scop pour exploiter un navire, et enfin la reprise de 380 salariés sur les 487 actuels. Pour le syndicat, cette proposition n’est pas suffisante.