Cette fusion constituerait une réponse aux vœux exprimés en avril par le gouvernement chinois de rapprocher un certain nombre de sociétés d’État dont les performances économiques sont perfectibles. Les deux plus importants producteurs d’électricité d’origine nucléaire et les deux plus grands constructeurs de train ont ainsi déjà fusionné. Les cotations de deux compagnies maritimes ont été suspendues depuis le 10 août.
Selon le site internet du magazine économique chinois Caixin, en date du 10 août, le gouvernement a donné trois mois aux dirigeants de deux compagnies pour présenter leur projet de fusion. Un groupe d’études composé de cinq membres doit être constitué dans les plus brefs délais pour cela. Trois représenteront China Shipping, et deux Cosco. Le président de China Shipping assurera la direction de ce groupe (mauvais présage pour Cosco).
En juillet, Cosco a annoncé un bénéfice semestriel de 1,9 MdY (268 M€) grâce aux aides d’États, à de meilleures recettes et à une baisse des coûts (probablement les combustibles). Selon le classement d’Alphaliner en date du 19 août, la fusion de Cosco et de China Shipping formera la quatrième compagnie mondiale de transport conteneurisé, disposant d’une capacité de 1,57 MEVP soit 8 % du total mondial, loin derrière Mærsk Line (3,06 MEVP/15,4 %) et MSC (2,68 MEVP/13,5 %) mais proche de CMA CGM (1,79 MVP/9 %). Il faut espérer que l’autorité chinoise de régulation de la concurrence ne s’opposera pas à cette probable fusion comme elle l’a fait avec l’alliance P3.
Une fusion n’est pas un succès assuré
Il ne faut peut-être pas surestimer les résultats économiques de ces fusions obligatoires. Certaines expériences, mêmes anciennes (fusion Transat avec les Messageries maritimes, par ex.), n’ont pas été couronnées d’un succès indiscutable. Les mécanos industriels conçus par des hauts fonctionnaires, qu’ils soient chinois ou occidentaux, ou des cadres à très hauts potentiels des grandes banques d’affaires, peuvent mettre très longtemps à faire leurs preuves.