Le 17 août, le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, a estimé que l’avenir de l’accord nucléaire n’était « pas clair », son approbation définitive en Iran comme aux États-Unis étant, selon lui, toujours incertaine. À Téhéran, un débat est en cours sur la nécessité pour le Parlement d’approuver ou non l’accord conclu le 14 juillet entre l’Iran, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, la Russie, la Chine et les États-Unis. Cet accord prévoit de limiter au nucléaire civil le programme iranien en échange d’une levée progressive et réversible des sanctions internationales mises en œuvre depuis 2006. Une majorité de députés iraniens ont demandé que le texte soit soumis à leur vote et à l’approbation du Conseil des gardiens de la Constitution pour que l’accord ait « une base légale ». Si un vote est organisé, il sera probablement favorable car les députés ne s’opposeront pas à un accord approuvé par le guide suprême. À Washington le Congrès, dominé par les Républicains, devrait voter non à l’accord une première fois en septembre. Barack Obama opposerait son veto à ce vote. Il faudrait alors une majorité des deux tiers des membres du Congrès lors d’un deuxième vote pour empêcher la ratification, ce qui est peu probable.
Des opportunités économiques
Le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, a aussi accusé les États-Unis de chercher à travers l’accord nucléaire « à s’infiltrer » en Iran d’un point de vue économique, politique et culturel. Il a assuré que le pays ne se laissera pas faire. Cette déclaration n’empêche pas l’Iran d’accueillir de nombreuses délégations depuis la mi-juillet. Les visites de représentants politiques ou d’entreprises d’Europe, de Chine, d’Inde, de Russie, d’Asie centrale se succèdent, rapporte notamment le site naturalgaseurope.com. Il s’agit d’échanger sur les besoins iraniens, les offres possibles des visiteurs ou de discuter des détails de nouveaux contrats concernant notamment la relance et le développement de l’exploitation des ressources en hydrocarbures du pays. Les perspectives à court terme montrent que des contrats pétroliers pourraient se concrétiser rapidement une fois que la levée des sanctions commencera, peut-être au cours du premier trimestre 2016. Le 12 août, l’Agence internationale de l’énergie a révisé à la hausse son estimation du potentiel de production de l’Iran d’ici la fin 2015 à près de 730 000 barils par jour au lieu de 500 000 actuellement. Il faudra plus de temps pour relancer les projets d’exportation de gaz naturel liquéfié (voir p. 16).