Qu’elle est triste l’Europe! Selon les chiffres dévoilés par l’ITF (International Transport Forum) le 20 juillet, les investissements dans les transports intérieurs diminuent depuis 2009. Est-ce lié à la crise économique ou à une volonté politique? Le recul manque pour répondre, mais il est certain que l’Europe ne se soucie guère de ses transports. En Europe de l’est, les gouvernements investissent dans les infrastructures routières, pour pallier le retard pris pendant la guerre froide. À l’ouest, pas grand chose de nouveau, hormis des investissements dans le ferroviaire. D’ailleurs, le ministre en charge des transports, Alain Vidalies, et Emmanuel Macron ont réuni le comité ferroviaire. Vouloir pousser le ferroviaire à la pointe est louable, surtout en vue du futur COP21 à Paris, mais il convient aussi de permettre au ferroviaire de devenir un mode compétitif et efficient. Et que dire du fluvial? En France, le projet de canal à grand gabarit Seine-Nord Europe agonise, la liaison entre les darses de Marseille et le Rhône est dédaignée et même l’Allemagne, modèle pour le fluvial en Europe, a abandonné l’idée de creuser l’Elbe. Dans le même temps, les investissements portuaires se réduisent comme « peau de chagrin », quelle que soit la couleur politique du gouvernement en exercice, tant en France que chez nos voisins. Alors quand les Européens expliquent aux pays de l’hémisphère sud les recettes pour une fluidité physique des trafics, ils devraient d’abord s’appliquer le remède.
Édito
Morneplaine
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