Des systèmes de lavage des fumées adaptés aux navires neufs et en retrofit

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Début juin, DuPont Sustainable Solutions a annoncé que la compagnie maritime Condor Ferries a choisi l’un de ses systèmes de lavage de fumées (scrubbers) pour équiper deux navires de transport de passagers et de voitures entre les îles anglo-normandes, le Royaume-Uni et la France (voir encadré). Pour DuPont Sustainable Solutions et ses deux filiales spécialisées dans les scrubbers, Mecs (acide sulfurique/métallurgie/cimenteries) et Belco (raffinerie et pétrochimie), proposer des systèmes de lavage de fumées pour les navires constitue « une évolution logique du groupe vers les besoins du secteur maritime pour des solutions innovantes de manière immédiate, à la différence de nos concurrents. En effet, nous connaissons bien les systèmes de lavage de fumées grâce à notre longue expérience dans le secteur industriel terrestre. Le principe de base est identique entre les systèmes terrestres et marins même si les problématiques sont bien sûr différentes », explique Richard Martinez, directeur marketing et communication pour la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique et Asie-Pacifique de DuPont Sustainable Solutions. Cette diversification constitue pour l’entreprise un développement de son portefeuille en lien avec une stratégie privilégiant la mise au point de technologies les plus respectueuses de l’environnement possibles. Les systèmes de lavage de fumées de DuPont permettent aux compagnies maritimes de se conformer aux exigences de l’annexe VI de la convention Marpol entrée en vigueur le 1er janvier, soit moins de 0,1 % d’émissions de soufre dans les zones d’émissions contrôlées de soufre (ZCES/Seca), tout en continuant à utiliser du fuel lourd encore chargé en soufre plutôt que complètement désulphurisé.

Retour sur investissement en un an ou deux

DuPont propose trois offres distinctes de scrubbers: une solution à circuit ouvert, une à circuit fermé et une hybride (voir encadré). Les trois peuvent être installés aussi bien sur des navires neufs (le système de lavage de fumées est intégré directement dans le projet de construction) qu’en retrofit (le scrubber peut-être adapté à l’espace existant quel qu’il soit dans le navire). « Les projets actuels concernent à part égale des installations de scrubbers dans des navires en retrofit et dans des unités neuves. La rapidité d’exécution est la même dans les deux cas », précise Richard Martinez. Il faut compter quatre à six mois pour la fabrication du scrubber lui-même, et entre deux et trois semaines pour l’installation à bord. Il revient ensuite à la société de classification de procéder aux contrôles et vérifications nécessaires avant de délivrer son accord, une étape généralement réalisée en deux mois et totalement indépendante de DuPont. En termes de coûts pour les compagnies, « l’installation d’un système de lavage de fumées sur des projets de navires neufs revient moins cher que sur des projets de modernisation de flottes existantes », indique Richard Martinez. Le retour sur investissement se situe entre un et deux ans pour l’armateur, selon les calculs de DuPont. Une fois installés à bord, les scrubbers DuPont n’ont besoin d’aucun entretien ni d’aucune maintenance particulière mis à part lors des visites quinquennales du navire. « La conception du système est complexe et a nécessité un important travail en termes de recherche et développement ainsi qu’en investissements, mais grâce à notre savoir-faire de longue date, plus particulièrement en chimie, l’entretien et la maintenance sont quasi inexistants », continue Richard Martinez. Cela signifie donc des économies pour l’armateur, une fois ses navires équipés. Au total, une cinquantaine d’ingénieurs de DuPont travaillent à plein temps sur environ 200 projets d’installation de systèmes de lavage de fumées pour le secteur maritime en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Sur ce dernier continent, la société Interlake Steamship Company, qui exploite une importante flotte de vraquiers, a choisi des scrubbers DuPont. Dans le cadre de son plan 2020 de réduction de ses émissions, Mærsk réalise des essais avec un scrubber DuPont installé à bord de l’un de ses porte-conteneurs de 8 000 EVP, le Tukang. En Asie, trois projets sont notamment en cours et pourraient déboucher sur des annonces fermes dans les semaines à venir.

Condor Ferries a choisi la solution à circuit ouvert

Deux navires de la compagnie Condor Ferries, les Commodore-Clipper et Commodore-Goodwill, vont être équipés de systèmes de lavage de fumées DuPont. « C’est un projet très important pour la compagnie car l’investissement atteint plusieurs millions de livres, a déclaré le capitaine Frances Collins, directeur général de Condor Ferries. En équipant deux navires avec ces épurateurs, nous allons réduire au minimum les émissions de dioxyde de soufre et de particules tout en conservant des prix aussi bas que possible pour le transport de marchandises à destination et en provenance des îles anglo-normandes, le Royaume-Uni et la France. » Chaque navire est équipé de deux moteurs de 4,5 MW qui auront chacun un système de lavage de fumées en circuit ouvert. Chaque moteur aura donc son unité de nettoyage de gaz d’échappement dédiée, soit deux à bord de chaque navire. Sachant que DuPont peut proposer un système de lavage de fumées pour chaque moteur ou un système commun à tous les moteurs du navire. Ces systèmes de nettoyage des gaz d’échappement permettront aux ferries de se conformer aux exigences d’émissions de soufre de l’annexe VI de la convention Marpol, tout en continuant à utiliser du fuel lourd. L’installation des systèmes est prévue à bord des deux navires à l’automne. Les tests de performance devraient avoir lieu début 2016.

Trois types possibles de scrubber

Les systèmes de lavage de fumées proposés par DuPont sont composés d’alliage d’acier austénitique anticorrosion. Ils sont capables d’opérer en circuit fermé avec de l’eau douce mélangée à un réactif alcali (soude caustique), ou en circuit ouvert avec de l’eau de mer ou bien encore avec les deux sortes d’eau en version hybride. Pour les compagnies, le choix d’un des trois systèmes dépend de la zone de navigation des navires et de l’alcalinité de l’eau. La solution en circuit fermé est adaptée aux eaux d’une faible alcalinité et à la navigation dans les estuaires, les ports, les lacs, les canaux, les voies de navigation intérieure, soit dans des zones où tout rejet est interdit. La solution en circuit ouvert sera privilégiée dans les eaux d’une alcalinité modérée à élevée et dans les zones de navigation ouverte. Comme son nom l’indique, la solution hybride proposant les deux circuits permet une grande flexibilité d’usage quelle que soit l’alcalinité de l’eau ou la zone de navigation. La technologie développée par DuPont optimise notamment la surface de contact entre les fumées et les parois qui sont lavées en permanence par l’eau. « Un scrubber, c’est comme un pot d’échappement qu’on passerait sous une douche pour éviter que les fumées parte dans l’atmosphère », conclut DuPont.

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