Le président sortant, dans son discours, en a profité pour littéralement « vider son sac »: « Je pars avec frustration et contrariété, parce que la marine marchande continue à ne pas figurer dans l’agenda des pouvoirs publics », a-t-il déclaré. En réponse au discours d’Adolfo Utor, le président de Puertos del Estado, José Llorca, s’est déclaré « blessé ».
Adolfo Utor a mis l’accent sur les problèmes dérivés de l’application des nouvelles normes, notamment celles relatives à la protection de l’environnement. Il a cité comme exemple le décret no 290, qui transpose la directive dite « soufre ». Bien que consultée sur les différentes moutures du texte, la profession a découvert dans la version finale des nouveautés sur lesquelles on ne lui avait pas demandé son avis et, « pire encore, une date de mise en vigueur immédiate, le jour même de la publication ». Le président a enfoncé le clou en proposant que désormais, aucune norme nouvelle ne soit publiée sans que: les armateurs ne disposent d’un « délai raisonnable » afin qu’ils puissent s’y préparer; ni que les capitaineries maritimes des ports aient reçu des « instructions détaillées » sur leur application.
À propos de la réforme en cours du dispositif de la manutention portuaire à la suite de la condamnation de l’Espagne par le tribunal de Luxembourg, Adolfo Utor a plaidé pour que le point de vue des utilisateurs, des chargeurs et des compagnies de transport maritime soit « pris en compte ». Une revendication originale puisque des contacts ont été engagés jusqu’ici entre les autorités, les syndicats de la manutention et l’organisation patronale de la manutention.
Demande d’initiatives dans deux domaines
Le président sortant a réclamé des « initiatives » de l’administration dans deux domaines. D’abord en ce qui concerne l’utilisation du GNL par les navires, en demandant qu’« un réseau d’approvisionnement dans les ports espagnols soit mis en place le plus vite possible » sans attendre la date de 2025 prévue par l’Union européenne. Ensuite, il a plaidé pour que la convention de Hong Kong sur le recyclage des navires soit approuvée « le plus vite possible » et que l’Espagne agisse au sein de l’Union pour que les autres pays en fassent de même.
Certes, Adolfo Utor a reconnu les initiatives positives prises par l’administration (approbation de la nouvelle loi du transport maritime et création de l’Observatoire des services portuaires). Le fond du problème demeure le déclin inquiétant de la flotte de commerce espagnole (− 27 % au cours des deux dernières années en termes de capacité de transport). Les propositions de réforme du registre spécial des Canaries formulées par l’Anave sont restées sans réponse jusqu’ici.