« L’internationalisation de l’économie française se traduit davantage par l’implantation à l’étranger de filiales de firmes multinationales que par les exportations. C’est aussi le cas pour le Royaume-Uni. L’Allemagne, par contre, allie une présence forte de filiales à l’étranger à des exportations importantes », constate Insee Première dans sa note de juin 2015. Plus précisément, en 2011, les exportations allemandes (marchandises et services confondus) ont représenté 51 % du PIB allemand, contre 27 % en France. Mais les ventes des filiales étrangères des firmes multinationales sous contrôle allemand et français ont représenté 69 % du PIB de chaque pays. Dans le détail apparaît une différence, les ventes des filiales industrielles situées à l’étranger des firmes multinationales contrôlées en Allemagne ont représenté 29 % du PIB allemand contre 40 % pour leurs homologues « françaises ». Par contre, hors industrie, la part allemande monte à 40 % contre 29 % pour la France. Petite différence, le PIB allemand en 2011 était de 2 520,69 Md€ (en PPA, parité de pouvoir d’achat) contre 1 782,41 Md€ (PPA) pour le PIB français.
Pas de conséquences
Tout cela ne peut pas ne pas avoir de conséquences sur l’écart entre les flux export de marchandises sortant d’Allemagne (par un port allemand ou non) et ceux sortant de France et embarquant ou non dans un port français.
Géographiquement « idéalement » placés, les ports de commerce français sont adossés à un pays qui exporte directement peu depuis les années 1960. Si on ajoute à cet état de fait de mauvaises liaisons massifiées vers les hinterlands français qui exportent un peu plus que les autres, on voit mal où trouver les gisements de trafics supplémentaires à l’export. Les transbordements (pour les conteneurs et quelques autres trafics) et les importations font le complément de trafic, mais les premiers sont volatils sauf si le transporteur conteneurisé a lourdement investi dans le terminal. Et les secondes sont en partie dépendantes de la bonne santé économique du pays et de l’attractivité de deux ports nord-européens. Il faudra donc attendre que le Pas-de-Calais soit saturé pour que Le Havre et Dunkerque trouvent de nouvelles marges de progression.
Si l’on raisonne en termes d’aménagement du territoire européen, cette problématique semble très relative.