Un changement d’« Allure »

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Le téléphone vissé à l’oreille, Jean-François Suhas essaie de résoudre les soucis inhérents aux escales et aux excursions. Poubelles éparpillées dans les rues de Marseille, manifestation des taxis, stationnement des cars de tourisme… La bête noire du nouveau président du Club de la croisière serait qu’un passager se fasse l’écho auprès de Miami du mauvais déroulement d’une escale. « Les croisières, c’est un secteur hypersensible. L’année dernière, 17 escales ont été annulées en raison des conflits sociaux. Lors de la cérémonie de remise de plaque de l’Allure-of-the-Seas, la première chose que m’a dite le commandant a été d’espérer qu’il ne rencontrerait pas les mêmes problèmes qu’avec le Liberty-of-the-Seas l’an dernier », explique-t-il, pas mécontent que le brûlant dossier SNCM soit reporté à septembre.

1,5 million de croisiéristes en 2015

En effet, 2015 s’annonce sous les meilleurs auspices côté croisières avec 1,5 million de passagers attendus dont 500 000 en tête de ligne. Soixante-huit paquebots devraient y réaliser 465 escales. Pour s’amarrer par tous les temps, Marseille-Fos a démarré les travaux d’élargissement de la passe Nord qui se déroulent en trois phases pour un investissement de 35 M€. La première, portant sur le recépage de la digue de Mourepiane, vient tout juste d’être achevée. Étant donné que la saison bat son plein, la deuxième étape, qui concerne l’élargissement de la passe Nord à proprement parler, débutera en novembre. « En avril 2016, la largeur de la passe sera portée de 190 m à 240 m. Enfin, la finalisation des travaux avec l’allongement de la jetée Nord interviendra mi-2017. La croisière est devenue une industrie. Nous allons être en mesure d’accueillir les plus grands paquebots et de les réparer dès le printemps 2016 avec la remise en état de la forme 10 », précise-t-il.

Si son prédécesseur, Jacques Truau, avait fait des infrastructures et des accès nautiques une priorité, Jean-François Suhas mise sur le marketing. « Je veux capter les passagers tête de ligne de Rome et Barcelone qui accueillent la clientèle américaine et chinoise. Nous devons être en mesure de leur offrir des séjours de pré et post-acheminement pour les croisières en Méditerranée au départ de Marseille. La tête de ligne crée de la richesse et génère des taxes aéroportuaires et portuaires », souligne Jean-François Suhas, ajoutant que l’aéroport Marseille-Provence a rejoint l’an dernier le conseil d’administration du Club de la croisière.

Actuellement, les croisières génèrent 180 M€ de retombées économiques sur le territoire des Bouches-du-Rhône et représentent 1 500 emplois directs.

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