Honfleur, sur la rive Sud de l’estuaire de la Seine, a reçu 30 paquebots de croisière en 2014, contre 32 en 2013. Une baisse d’escales qui ne se vérifie pas au niveau de la fréquentation, puisque 19 029 passagers (majoritairement britanniques) ont été accueillis en 2014 contre 13 246, soit une hausse de 43,6 %. L’office de tourisme de Honfleur détient la clé du paradoxe. « Certes, nous avons eu deux paquebots en moins en 2014, mais nous avons eu plusieurs très gros navires à l’image de l’AIDAstella (Aida Cruises, filiale de Costa Croisières) qui ont boosté le bilan de l’année en termes de fréquentation », analyse Ségolène Chesnel, directrice de l’office de tourisme. Plus de 2 000 croisiéristes se trouvaient en effet à bord de l’AIDAstella (254 m de long, 14 ponts, le plus long navire de croisière jamais reçu à Honfleur) lors de l’escale du 6 mai 2014.
L’année 2015 se présente bien puisque 42 escales sont programmées dont six doubles escales (navires accueillis simultanément sur les deux terminaux), contre quatre les années précédentes. Ces doubles escales sont possibles car Honfleur dispose d’un quai dédié à la croisière et d’un quai polyvalent. Honfleur est par ailleurs équipé depuis 2014 d’un terminal croisières financé par le Grand port maritime de Rouen, propriétaire des quais.
L’office de tourisme cherche à développer les doubles escales ainsi que les escales dites pendulaires (embarquement et débarquement à Honfleur), en plus des escales tête de ligne Honfleur qui s’élèvent à quatre ou cinq par an. Le paquebot Boreal de la Compagnie du Ponant (agent Humann & Taconet) a réalisé au mois de mai deux escales pendulaires: une première croisière (1er/11 mai) avec 230 passagers français, et une seconde (11/21 mai) avec 237 passagers américains.
Travail en réseau
L’Office de tourisme de Honfleur assure pour le GPMR, avec son homologue de Rouen, la promotion des croisières et l’accueil des croisiéristes. Les deux ports ont adhéré à plusieurs associations, ce qui leur permet de travailler en réseau et de se voir faciliter l’accès aux salons professionnels spécialisés. Ils sont membres de l’association French Atlantic Ports, association informelle qui regroupe tous les ports d’escales français de la façade atlantique. « Cela permet de mutualiser les coûts pour participer à des salons de promotion comme le Cruise Shipping Miami ou le Seatrade Europe à Hambourg », indique Ségolène Chesnel. Via le GPMR, ils ont aussi adhéré à Cruise Europe, association internationale regroupant une centaine de ports d’escales en Europe.
Le port de Rouen, le plus important port maritime intérieur français, profite aussi du boom de la croisière. En 2014, le terminal de Rouen, situé rive droite au pied du pont Flaubert, a accueilli 10 escales de paquebots avec 7 474 passagers, contre cinq escales en 2013 avec 2 290 passagers. Soit plus de trois fois plus de croisiéristes en 2014 par rapport à 2013. La tendance est favorable puisque 17 escales sont programmées pour 2015.
Si ses contraintes nautiques l’empêchent de recevoir les géants de la croisière, Rouen s’est fait une spécialité dans l’accueil d’unités de luxe. L’Europa-2, de Hapag-Lloyd, qui a fait escale à Rouen le 26 avril, en est un bel exemple. Ce paquebot, qui ne comporte que des suites, se classe parmi les plus luxueux du monde, avec un haut niveau de service: 370 membres d’équipage pour une capacité de 516 passagers.
Au chapitre des récents événements marquants, on citera l’escale inaugurale le 10 mai du tout nouveau Viking-Star de la compagnie Wilhelmsen Ships Service. Et celle de l’Asuka-2 (241 m) de la compagnie japonaise NYK, qui a remonté la Seine jusqu’à Rouen dans le cadre d’une croisière internationale. « Rouen était sa seule destination en France », fait-on remarquer à l’office de tourisme de Rouen.
Comme son homologue de Honfleur, l’office de tourisme de Rouen a axé sa stratégie sur sa présence dans les salons professionnels spécialisés dans les croisières maritimes (salon international Seatrade de Hambourg, salon de Miami…). Avec un objectif: essayer de capter les compagnies asiatiques, ce qui prend du temps. À Rouen, les croisiéristes sont pris en charge pour visiter le tout nouvel historial Jeanne-d’Arc, ou bien se rendre en autocar à Paris, à Giverny pour les impressionnistes ou… à Honfleur pour flâner autour du Vieux Bassin.