MyFerryLink vit ses dernières heures quand nous écrivons ces quelques lignes. En effet, le 2 juillet, les deux navires d’Eurotunnel, les Rodin et Berlioz, seront cédés à DFDS. Le dernier recours devant la justice par la Scop SeaFrance a échoué. Le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer a rendu sa décision. Les contrats d’affrètement entre Eurotunnel, propriétaire des navires, et la Scop SeaFrance prennent fin le 2 juillet.
Dès cette date, DFDS peut donc exploiter les deux navires. « À compter de ce jour, la Scop perd son outil de travail, perd ses navires et devra probablement cesser son activité », a déclaré Maître Virginie Quenez, avocate des salariés de la Scop.
DFDS entre en action. Seulement, sur les 600 salariés de la Scop, l’armateur danois n’en reprendra que 202. Le troisième navire, le Nord-Pas-de-Calais, qui restera entre les mains d’Eurotunnel, permettra de reprendre 120 salariés. Au final, ce sont 322 salariés sur les 600 qui retrouveront un emploi.
Face à cette situation, Éric Vercoutre, le secrétaire général du Syndicat maritime nord, refuse la défaite. « Qu’ils viennent. Rien n’est joué ». Un mouvement qui continue à l’heure où nous mettons sous presse, le 1er juillet.
Le port de Calais est bloqué, mais le tunnel reste opérationnel. « On va bloquer les autoroutes et continuer à bloquer l’économie régionale. Il faut que ça bouge plus pour que le président de la République prenne le dossier en main », a insisté Éric Vercoutre, soulignant que ces actions avaient pour finalité « de garder les navires et de préserver » les 600 emplois. Frédéric Cuvillier, ancien ministre en charge des Transports, parle d’une « trahison de tous les espoirs créés ».