Les gouverneurs des États portuaires pourraient ainsi utiliser les lois fédérales existantes dans le transport aérien et ferroviaire qui obligent à la reprise du travail durant plusieurs mois (cooling periods), le temps nécessaire à la poursuite obligatoire des négociations encadrées, si besoin par des médiateurs fédéraux. Cette initiative est la conséquence directe du long conflit qui a opposé les gestionnaires de terminaux portuaires de la côte Ouest à l’unique syndicat de dockers et autres travailleurs portuaires. Bien évidemment, de nombreuses organisations américaines de chargeurs, d’importateurs et de transporteurs routiers soutiennent officiellement cette proposition qui n’est pas la première du genre. À chaque blocage portuaire d’une certaine durée, un projet similaire fait surface. Sans surprise, le syndicat visé affirme qu’il se battra jusqu’au bout pour conserver ses « bargaining rights », ses droits à revendiquer.
Politiquement improbable
Cette proposition a peu de chance de se transformer en loi pour au moins deux raisons: les prochaines élections, présidentielle et parlementaires, auront lieu dans moins d’un an et demi. Et tous les candidats ont besoin de l’appui financier des grands syndicats et de leurs cotisants.
En outre, les ordres du jour des deux chambres étant très chargés, il est peu probable que le Congrès et le Sénat aient le temps d’étudier en commissions spécialisées la proposition, puis de l’adopter dans exactement les mêmes termes.
Cité par le Journal of Commerce, un professeur de droit du travail de l’université de l’Illinois estime que cette proposition est juridiquement très perfectible et que son adoption est politiquement improbable. D’autres soulignent qu’il faudra déjà définir la notion de ralentissement du travail portuaire.