« Ma tâche est de remettre un peu d’ordre et de donner le coup d’envoi aux dossiers les plus épineux et les plus urgents »

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LE JOURNAL DE LA MARINE MARCHANDE (JMM): SUR QUELS VOLETS FAUDRAIT-IL INTERVENIR AU PLUS TÔT POUR DÉBLOQUER LA SITUATION DANS LE PORT DE NAPLES?

AMIRAL ANTONIO BASILE (A.B.): Il y a d’abord le problème du dragage et le plan qui a été présenté. Une opération dont le coût est estimé à 1,3 M€. Le dragage fait partie des priorités mais il n’est pas la seule. Il faudrait intervenir sur le quai Beverello, zone de départ et d’arrivée des hydroptères pour les îles et le golf de Naples. Il faudrait aussi intervenir sur la zone de Calata Porta Massa, réservée au trafic des ferry. Enfin, nettoyer le réseau routier interportuaire et renforcer le fer. Il s’agit bien évidemment de travaux coûteux, et importants en termes de temps. La situation dans le port de Naples est très compliquée, encore plus en raison de procédures légales en cours.

JMM: LES DRAGAGES SONT RÉCLAMÉS PAR LA PLUPART DES OPÉRATEURS ESSENTIELS POUR LE PORT DE NAPLES COMME LES MANUTENTIONNAIRES ET LES CHANTIERS NAVALS. AVEZ-VOUS DÉJÀ ÉTABLI UN CALENDRIER DES TRAVAUX?

A.B.: J’ai évoqué ce dossier après ma nomination durant la réunion du comité portuaire. J’ai mis le pied sur l’accélérateur pour essayer de récupérer une situation compromise entre autres par les retards. Le département technique suit les indications du ministère de l’Environnement pour examiner le terrain et sa composition. Disons que cette première phase devrait être bouclée d’ici le mois de juillet. Après quoi, nous pourrons approuver le projet et lancer un appel d’offres pour le plan de dragage des fonds portuaires. Ceci probablement avant l’automne prochain si tout se passe bien. Le fait est que nous devons suivre des procédures compliquées car les fonds portuaires sont empreints de tuf, un matériel extrêmement poreux.

JMM: LES FONDS EUROPÉENS DÉBLOQUÉS PAR BRUXELLES POUR LA RÉALISATION DU FAMEUX GRAND PROJET OU REMISE EN ORDRE DU PORT ONT-ILS ÉTÉ RAPATRIÉS À LA CASE DÉPART PUISQUE LE PROJET N’A PAS DÉMARRÉ?

A.B.: Pas du tout. Les 154 M€ débloqués par Bruxelles seront inscrits dans le document de programmation 2016-2020. C’est l’accord qui a été souscrit, et je suis certain que la région de la Campanie maintiendra les engagements qu’elle a pris à ce sujet.

JMM: VOTRE MANDAT SE TERMINERA NORMALEMENT D’ICI L’AUTOMNE PROCHAIN. À QUELS DOSSIERS ENTENDEZ-VOUS ACCORDER LA PRIORITÉ?

A.B.: Le dragage des fonds, le plan de remise en ordre des quais et de la voirie, et le fer. Le dragage est essentiel car il va permettre de lancer finalement la construction du grand terminal du Levant qui s’étalera sur quelque 250 000 m2 et devra accueillir, lorsqu’il sera terminé et pourra tourner à plein régime, des porte-conteneurs de 7 000 EVP à 8 000 EVP. En ce qui concerne la remise en ordre des zones de Beverello et Calata Porta Massa, il est évident qu’il faut envisager des améliorations car elles sont une sorte de visite pour Naples. Au chapitre voirie, le comité portuaire va approuver la mise en place d’une commission qui sera chargé d’étudier des solutions et des interventions ciblées pour faciliter la mobilité à l’intérieur du port.

JMM: LE PORT DE NAPLES REPRÉSENTE UNE MAGNIFIQUE OPPORTUNITÉ DE DÉVELOPPEMENT POUR LA VILLE. COMMENT FAUT-IL AGIR SUR LE LONG TERME POUR CONSOLIDER LE PORT?

A.B.: Je ne suis que le commissaire extraordinaire de l’autorité portuaire et mon mandat est à terme. Personne à part le prochain président de l’autorité portuaire ne peut s’engager et définir une stratégie de développement du port sur le moyen ou le long terme. Il est certain que le port représente effectivement un magnifique moteur de croissance économique et une possibilité de relance pour le secteur de l’emploi. Malheureusement, en l’état actuel, le site ne tourne pas et ne peut pas tourner à plein régime en raison de la série de handicaps qui bloque le développement et la relance des activités portuaires. La prochaine gestion devra envisager aussi de prendre des décisions importantes en ce qui concerne le secteur croisiériste, les liaisons maritimes et le trafic des vracs. Ma tâche est de remettre un peu d’ordre et de donner le coup d’envoi aux dossiers les plus épineux et les plus urgents.

JMM: LES TRAVAUX D’ÉLARGISSEMENT DU PORT ONT ÉTÉ ÉVOQUÉS À PLUSIEURS REPRISES. UN PLAN RÉEL ET SURTOUT CONCRET A-T-IL ÉTÉ PRÉSENTÉ?

A.B.: Ne parlons pas de travaux d’élargissement mais de rationalisation et de développement des infrastructures. Je pense par exemple aux chantiers navals, au trafic de passagers, et aux conteneurs avec bien sûr la construction d’un réseau ferré efficace et sérieux. Mais tout cela sera confié au prochain président de l’autorité portuaire.

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