Début juin, l’Association internationale des gestionnaires de navires indépendants ou filiales de compagnies maritimes s’est posé deux questions existentielles lors de sa réunion dans le cadre de Norshipping. Elle souhaite mener une étude sur le rôle minimal d’équipage par grands types de navires et zones de navigation afin de vérifier si ces minima doivent être revus, de mieux comprendre leur implication dans la sécurité du navire et son efficacité, et enfin de discuter avec les États d’immatriculation de l’effectif minimal nécessaire au bon respect des périodes de repos prévues dans la convention internationale sur le travail maritime.
Les règles actuelles sur le rôle d’équipage prévoient le nombre minimal de navigants nécessaire à la conduite en sécurité du navire d’un port à l’autre. Elles ne prévoient pas un éventuel complément d’équipage susceptible de renforcer la capacité d’exploitation du navire. Le président d’InterManager, Gerardo Borromeo, donne un exemple: « Un VLCC faisant sept escales en une année peut très bien avoir un équipage mininal de 18 personnes, alors qu’un petit chimiquier qui réalise plus d’une centaine d’escales sera légalement armé à 12. Cela pose un problème. Nous devons trouver une approche réaliste de la détermination du besoin en navigants en fonction du navire, de son exploitation réelle, des normes de repos et de sécurité tout en restant compétitifs. »
Réduire les tâches administratives
L’autre grand objectif d’Inter Manager est de réduire les tâches administratives qui incombent aux officiers. Des études ont montré que le volume de paperasserie a un effet négatif sur le recrutement. On ne peut que se réjouir de ces louables initiatives d’Inter Manager qui laissent cependant perplexes. Pourquoi le Bimco, le World Shipping Council, l’Ecsa ou d’autres associations d’armateurs ne se sont-ils pas saisis de ces dossiers? Ils sont directement concernés par d’éventuelles faiblesses dans les normes d’équipages. La fatigue à bord sera le prochain sujet phare de l’OMI, a estimé la représentante permanente de la France auprès de l’OMI (voir JMM du 5 juin, p. 14). Les compagnies maritimes exploitantes de navires ne peuvent pas faire l’économie d’une réflexion approfondie. Les grands affréteurs pétroliers non plus.
Alain Girard est décédé
Alain Girard est décédé le 15 juin des suites d’une maladie. La direction et l’ensemble des équipes du Journal de la Marine Marchande s’associent à la douleur de sa famille. Alain Girard a été pendant presque une décennie le rédacteur en chef du Journal de la Marine Marchande. Après avoir été capitaine au long cours auprès de différentes compagnies maritimes, Alain Girard était entré aux Éditions Moreux comme conseiller du président, avant de prendre le poste de rédacteur en chef du JMM. Il a su au cours de ses années de présence à ce poste apporter toute son expertise maritime et toutes les qualités d’un homme de terrain. Il a quitté ses fonctions de journaliste en 1996 pour se consacrer à une retraite active. Membre du Propeller Club de Paris, il a toujours conservé cette curiosité propre aux journalistes. Il a aussi été le rédacteur en chef qui a su faire confiance à des jeunes souhaitant embrasser la profession de journaliste et les soutenir.