Le 16 juin, les 30 membres du conseil de développement du Grand port maritime du Havre (GPMH) ont voté à l’unanimité une motion contre le projet de canal Seine-Nord Europe (SNE). Jean-Louis Le Yondre, président de ce conseil, précise: « Les membres souhaitent vivement que la question relative au développement socio-économique de la place portuaire havraise fasse partie intégrante des débats et des décisions concernant le canal. En effet, celui-ci, s’il est réalisé, connectera la Seine et le bassin économique de l’Ile-de-France aux ports du range Nord, concurrents directement du GPMH et d’Haropa […]. Ils constatent que les investissements à bénéfice immédiat pour la croissance durable des bassins d’emplois de la vallée de la Seine, permettant notamment de connecter le GPMH par voie ferroviaire et fluviale aux corridors ouest-est européens, tardent désespérément à venir alors que les financements à venir de SNE sont à l’ordre du jour. » Pour le conseil de développement du GMPH, « cela met de fait en péril la croissance des activités du port annoncée dans le cadre de son projet stratégique ». Il appelle donc à « une accélération de ces investissements au bénéfice de l’attractivité commerciale et économique du GPMH, Haropa, et d’une politique portuaire nationale cohérente, compétitive et durable. » Le 17 juin, Marc Papinutti, directeur général de Voies navigables de France (VNF), auditionné au Sénat, a été interrogé par les parlementaires bien davantage sur les inquiétudes normandes vis-à-vis de SNE que sur le projet stratégique de l’établissement qu’il venait présenter. Il a déclaré: « VNF met tout en œuvre pour atteindre l’objectif fixé par le gouvernement pour le projet SNE, soit un début des travaux en 2017 et une mise en service en 2023. Pour nous, les interrogations sur le démarrage de SNE sont dépassées. Depuis 2004, tous les acteurs concernés, y compris portuaires, savent que le projet est lancé et que le canal va arriver ». Pour Marc Papinutti, il faut maintenant profiter des sept ans à venir pour préparer l’arrivée du canal. Selon lui, la gouvernance du projet associant les territoires au sein de la société de projets aidera à dépasser les oppositions qui se font jour actuellement. Enfin, la table ronde pour répondre aux inquiétudes que soulève le projet SNE et prendre en compte les intérêts de l’axe Seine, initialement prévue au Havre le 21 juin, devrait avoir lieu le 29 juin.
7 jours en mer
La mobilisation s’intensifie contre Seine-Nord Europe
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