L’embellie est modeste, mais pour les responsables du port de Lübeck, c’est toujours cela de pris. Avec 5,7 Mt manutentionnées l’an dernier, les trafics ro-ro progressent de 1 %. La croissance est enfin de retour après des années de morosité. De fait, le site qui a été durement touché par la crise de 2008 n’a depuis cessé de perdre des volumes qu’il n’a jamais réussi à rattraper. Ainsi en 2007, le port voyait transiter 32,3 Mt de marchandises par ses quais (dont environ deux tiers de ro-ro), contre 26,3 en 2014. Seul motif de consolation: malgré la tempête, le port a réussi à conserver sa couronne de plus grand terminal roulier outre-Rhin.
Sur ce créneau, il domine largement Hambourg (où les transports rouliers sont quasiment inexistants) et il continue à devancer son concurrent direct, Rostock (qui enregistre des volumes deux fois moins importants). Le port, idéalement relié aux grands axes routiers, s’est imposé comme la plaque tournante ro-ro avec la Scandinavie, les Pays baltes et la Russie. Lübeck est notamment devenu la porte d’entrée de l’industrie du papier scandinave sur le continent.
Seulement voilà, l’apparition des médias électroniques a plongé le secteur dans une crise sans précédent. Depuis 2008, les fermetures d’usines se multiplient. Par ricochet, Lübeck voit ses volumes fondre inexorablement sur ce segment. L’an dernier encore, ils ont reculé de 2 %. Autre difficulté: l’embargo russe sur les produits européens, qui a plombé l’activité de produits surgelés, l’autre grande spécialité du site.
En finir avec le « tout ro-ro »
Pour se relancer, le port a décidé d’en finir avec le « tout ro-ro » qui a fait ses beaux jours jusqu’ici. Les autorités portuaires misent désormais sur le transport combiné et notamment le train/bateau qui semble prometteur. Sur le terminal dédié, l’activité s’est envolée l’an dernier de 35 %. Le principal opérateur portuaire a d’ailleurs annoncé de nouveaux investissements pour renforcer les liaisons ferroviaires dans l’hinterland. « Nous ferons tout pour maintenir notre position de leader sur la façade maritime de la Baltique », assure Sebastian Jürgens, le directeur du Lübecker Hafen-Gesellschaft.