Neuf mois plus tard, la France et l’Espagne relancent un appel à manifestation d’intérêt pour redémarrer la liaison sur d’autres bases. Mais toujours avec des subventions. À Nantes Saint-Nazaire, une grande part du trafic roulier semble ainsi dépendre de Bruxelles. Il a représenté 500 000 t en 2010. Il a atteint 1 Mt en 2013 grâce au « succès » de Montoir-Gijón avec des navires remplis à 75 % la dernière année grâce, entre autres, à 20 000 poids lourds embarqués. Puis il est retombé à 750 000 t en 2014. Un nouveau modèle économique est proposé pour cette ligne: bien plus que trois rotations par semaine, davantage de camions vers l’Espagne grâce à la mobilisation commerciale des collectivités territoriales françaises, une subvention à l’utilisateur, plus à l’opérateur. La réponse des armateurs est attendue au plus vite.
Décrocher le statut
Une autre liaison ro-ro vers l’Espagne fonctionne depuis trente ans entre Montoir et Vigo. Elle est actuellement exploitée par l’Espagnol Suardiaz qui a profité de l’arrêt de Montoir-Vigo pour passer de deux à trois rotations par semaine en janvier. Il espère, grâce à cela, décrocher lui aussi le statut d’autoroute de la mer, avec des subventions à la clé. Suardiaz compte sur les échanges de voitures neuves et de pièces entre les usines PSA de Madrid, de Vigo et de Rennes. Autre réussite avérée, la Milk Run Med, lancée par Fret-Cetam, filiale de Louis-Dreyfus Armateurs, sans subvention, assure depuis 2014 les échanges de parties d’avions entre les usines Airbus de Nantes, Saint-Nazaire, Pauillac, près de Bordeaux, Tanger, Naples, et Cadix. Au passage à Tanger, il rapatrie vers Nantes les Sandero, Loggy et Dokker de l’usine Dacia. Nantes Saint-Nazaire reste la principale porte d’entrée maritime de véhicules neufs pour les concessionnaires de la façade Ouest de la France et du sud de Paris. « Nous allons encore gagner en compétitivité en novembre », indique Jean-Baptiste Gouïn, directeur clientèle au port. Le terminal roulier se reconfigure. Le 15 novembre, de nouveaux terre-pleins plus proches des quais seront mis en service par le déplacement d’une rampe de débarquement. Autre évolution: l’atelier de préparation des véhicules, lancé par CAT, est en passe d’être mutualisé avec Gefco et Charles André, les deux autres opérateurs spécialisés en trafic roulier sur le port.