Publié le 28 mars 2011, le Livre blanc s’intitule: Feuille de route pour un espace européen unique des transports – vers un système de transport compétitif et économe en ressources. Quatre ans après son adoption par la Commission européenne, la secrétaire générale de l’Espo a fait un bilan d’étape. « La vision centrale de ce document, à savoir la reconnaissance d’une croissance de la mobilité et des transports, est plus que jamais d’actualité. L’Espo adhère à la réduction des gaz à effet de serre de 60 %. Notre organisation défend une politique des transports qui tend à basculer vers une politique des transports qui soit efficace, écologique et accepte une mobilité pour tous les modes de transport. » Pour l’organisation des ports européens, il n’en demeure pas moins que le transfert modal ne s’est pas opéré au niveau attendu. Dans ce contexte, Isabelle Ryckbost a annoncé les grandes priorités de l’organisation portuaire européenne dans la politique européenne des transports. En premier lieu, elle a plaidé pour une politique européenne qui permette aux ports de relever les défis de demain. Elle demande que les autorités portuaires conservent une autonomie dans leurs décisions tout en reconnaissant la nécessité d’une transparence financière.
Des politiques sur le long terme
En second lieu, l’Espo souhaite que les politiques européennes en matière d’aide d’État soient sur le long terme. « Nous refusons des changements radicaux de cap. Les autorités portuaires ont besoin, tout comme les investisseurs privés, d’une stabilité juridique. »
Le troisième point concerne le réseau TEN-T. L’Espo considère que ce point est le plus avancé du document avec notamment le projet adopté en 2013. L’organisation européenne souhaiterait néanmoins que les évolutions de la taille des navires soit mieux prises en compte.
La quatrième priorité vise la levée des barrières douanières dans l’Europe maritime. « Sur tous les modes de transport, le maritime reste loin derrière sur ce sujet », a souligné Isabelle Ryckbost. L’Espo propose une approche pragmatique de ce dossier. Les Port Cummunity Systems développés en Europe favoriseraient la dématérialisation des documents.
Le cinquième volet de ces priorités concerne l’énergie. Les ports européens doivent jouer un rôle essentiel pour une « décarbonisation des transports européens ». La secrétaire générale de l’Espo appelle de ses vœux les politiques européens qui sauront prendre en compte le rôle des ports maritimes pour mettre en place une politique énergétique européenne.
Dans la même veine, l’amélioration des performances environnementales des ports est en marche. L’Espo souhaite que la Commission aide les initiatives prises par les ports. Ainsi, des autorités portuaires ont décidé de récompenser les navires les plus propres en réduisant les coûts portuaires.
La septième priorité de l’Espo vise à ne pas porter les politiques environnementales comme des outils de distorsion de concurrence. Chaque région européenne a ses priorités environnementales. Les défis à relever n’étant pas les mêmes pour tous, la participation de l’Union européenne ou des États dans ces politiques ne doivent pas entraîner de distorsion de concurrence.
Avant-dernière priorité pour l’Espo, l’internalisation des coûts extérieurs. L’Espo s’oppose à la volonté européenne décrite en 2011 de voir une internalisation de tous les coûts externes des transports (pollution et bruits notamment) dans les coûts portuaires. Cela entraînerait une double taxation puisque déjà ces coûts sont supportés par les industries qui les génèrent.
Enfin, la dernière priorité a pour objectif d’accroître la digitalisation dans les transports. L’Espo est persuadé qu’une meilleure utilisation des nouvelles technologies et des données améliorerait l’efficacité portuaire. « Les ports ont un rôle clé dans ce processus, a rappelé Isabelle Ryckbost. Pour les politiques européens, ce développement devrait être perçu comme une des premières priorités à encourager et à aider. »