Aveu d’échec pour Didier Capelle, président du conseil de surveillance de la Scop SeaFrance, ou simple changement de stratégie? Il n’en demeure pas moins que la levée de boucliers de la part de nombreux personnels sur la gestion de la Scop ne doit pas être étrangère à cette décision. Pour certains membres de la Scop, Didier Capelle et Éric Vercoutre, les deux initiateurs de cette scop, seraient aussi sur la sellette et pourraient quitter rapidement le navire pour permettre de trouver une solution rapide avec Eurotunnel. En effet, le 28 mai, Jacques Gounon, président d’Eurotunnel, a écrit à la Scop SeaFrance pour leur indiquer que le contrat d’affrètement des trois navires ne sera pas renouvelé après le 3 juillet, ce contrat venant à échéance le 2 juillet au soir.
« La vente des navires n’a jamais été abandonnée. Nous continuons à chercher un repreneur », nous a confié un porte-parole du groupe franco britannique.
Eurotunnel reste discret sur les discussions qu’il entretient actuellement avec des repreneurs potentiels. Les deux autres opérateurs au départ de Calais, DFDS et P&O Ferries, sont sur les rangs de la reprise mais, selon un salarié du groupe, Stena Line aurait fait la meilleure offre.
Alternative
Une alternative à la cession des navires se dessine dans la Scop. Elle vise à créer une nouvelle Scop avec le retour de Jean-Michel Giguet. Une façon de conserver les navires d’Eurotunnel. Le groupe franco-britannique ne commente pas ce projet. Yann Capet, député PS du Nord-Pas-de-Calais, s’est inquiété pour les salariés. « Les 600 salariés de la Scop vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête depuis des années. Nous devons tout faire pour que cette activité continue. »