Le 2 juin, l’OCDE et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont présenté la synthèse d’un rapport intitulé Aligner les politiques pour une économie bas carbone. Celui-ci examine « les moyens d’aligner les politiques menées dans différents domaines afin que tous les pays puissent opérer une transition réussie vers une économie durable, sobre en carbone et résiliente face au changement climatique ». L’objectif étant de déterminer en quoi les cadres d’action publiques existants sont en contradiction avec la politique climatique envisagée au niveau mondial. La synthèse rappelle que « la lutte contre le changement climatique requiert d’agir dès maintenant pour enclencher une transformation globale des infrastructures et des technologies ». De plus en plus de pays mettent en œuvre un arsenal de politiques climatiques: tarification du carbone et approche s’appuyant sur le marché, action réglementaire et soutien ciblé à l’innovation dans les technologies durables bas carbone. « Toutefois, à l’échelle mondiale, les émissions de gaz à effet de serre (GES) demeurent trop élevées pour éviter une transformation du climat aux incidences graves et irréversibles sur les populations et les écosystèmes. » L’augmentation continue des émissions de GES montre que l’action menée à l’échelle mondiale n’est pas à la mesure de l’objectif climatique à long terme énoncé par les gouvernements, à savoir maintenir le réchauffement moyen de la planète sous la barre des 2o C. Pour réduire les risques créés par la transformation du climat, il faudra diminuer notablement et durablement ces émissions afin de les ramener quasiment à zéro d’ici la fin du siècle.
De nombreux obstacles
« Il existe de nombreux obstacles à une action efficace du climat, notamment le fait que les politiques publiques et les intérêts économiques continuent de favoriser les combustibles fossiles et les activités à forte intensité en carbone », note la synthèse. Celle-ci indique que le rapport a passé en revue les politiques visant les carburants des transports aériens et maritimes pour déterminer si elles sont alignées avec les objectifs climatiques. Sachant que les émissions de GES du transport international de marchandises pourraient croître de 290 % d’ici 2050, les transports maritime et aérien représentant plus de 40 % d’entre elles. « Souvent, du fait du caractère international de ces activités, le carburant destiné au transport maritime et aérien n’est pas pris en compte dans les grandes politiques climatiques des pays. L’approbation de mesures de réduction des GES au niveau multilatéral a cependant progressé. » L’OMI a, par exemple, adopté des normes d’efficacité énergétique. « La poursuite des efforts multilatéraux constituera le moyen le plus économique d’assurer l’alignement complet du secteur des transports avec les objectifs climatiques », conclut la synthèse.