Après la décision de la cour d’appel de Londres d’autoriser les navires de MyFerryLink à accoster à Douvres (voir notre article en p. 8), les tensions entre les organes de direction de la Scop et diverses directions s’accroissent. Par des courriers séparés, les officiers de la Scop SeaFrance, la direction du service de vente à bord, la direction des ressources humaines, la direction technique et la direction des services d’information ont rédigé des courriers qui reprochent aux membres du conseil de surveillance de « mettre en péril » la société. Les tensions internes à la Scop rendent « incertaines notre avenir », soulignent les officiers de la Scop. Pour la direction des services de vente à bord, si « le groupe Eurotunnel choisit de ne pas renouveler sa confiance en notre société, nous estimons que le conseil de surveillance et lui seul sera responsable de la casse sociale qui pourrait s’en suivre ».
Démission
Du côté de la direction des ressources humaines, le verbatim est encore plus poussé. « Nous demandons solennellement la démission de l’ensemble des membres du conseil de surveillance ainsi que le départ de M. Caniot qui n’a ni l’expérience ni la légitimité pour diriger notre entreprise. »
Les membres du conseil de surveillance plaident pour la création d’une société d’économie mixte avec la région. Une structure qui appartiendrait à 51 % à la région et à 49 % à une entreprise privée. Néanmoins, lors de la présentation des résultats d’Eurotunnel, Jacques Gounon, président d’Eurotunnel, a déclaré dans les colonnes de la Voix du Nord: « Clairement, si la Scop gagne la procédure qu’elle mène en appel, nous serons très heureux et continuerons avec eux, nous resterons dans le business, nous gardons MyFerryLink. Celui-ci sera à l’équilibre en 2015, avec un an d’avance sur les prévisions, et nous fera gagner de l’argent en 2016. »
Un feuilleton qui n’en finit pas puisque l’Autorité britannique des marchés a annoncé son intention de faire déposer un recours devant la Cour suprême contre la décision de la cour d’appel.