C’est pour le port, l’atout principal pour redresser un trafic conventionnel qui a chuté ces dernières années de moitié (500 000 à 250 000 t). À lui seul le bois, en grumes venu d’Afrique en représentait 200 000 t, principalement du bois scié venu du nord de l’Europe. Pour le reste, le trafic conventionnel à Nantes-Saint-Nazaire, comprend des produits sidérurgiques, des moteurs, des éoliennes, des grosses cuves, des grues, du matériel de travaux publics, des éléments de navires. En septembre, les chantiers navals STX ont rempli un navire de cabines de paquebot à destination de la Corée.
Mais depuis que le laminoir de l’usine Arcelor-Mittal de Basse-Indre a été transféré à Florange, en 2013, le nombre de bobines d’acier prenant la mer a baissé. La privatisation a aussi crispé les acteurs. Depuis que Montoir, principal terminal pour le conventionnel, est passé dans les mains des groupes Bolloré et CMA-CGM à 50 / 50, les concurrents craignent d’y faire escale au risque de se faire prendre leurs trafics. « Tous les acteurs y ont mis du leur, nous avons maintenant un terminal qui fonctionne », assure Johan Feltgen, directeur de l’agence Sogebras. Également agent commercial pour la ligne autour du monde de Rickmers, son ambition est d’en faire un puissant levier d’exportation au départ de Montoir. La ligne s’est stabilisée il y a un an grâce à l’importation de pièces en provenance des États-Unis pour l’équipementier Spirit. Il fournit à l’usine Airbus de Saint-Nazaire des éléments du tronçon central de l’A350. Montoir est bien placé pour le grand export, c’est le seul port français sur la ligne. Les navires remontent à Anvers. « Dieu sait si l’exportation de trafic de conventionnel est difficile en France. Tout ou presque remonte par la route à Anvers. On en est réduit à affréter un navire pour un seul colis. Au lieu de cela, nous avons à Montoir une ligne régulière pour Anvers et le monde entier. Mais elle n’est pas encore très connue. Nous mobilisons donc les acteurs de la filière », explique Johan Feltgen. Au Breakbulk Europe 20015, il espère présenter des taux de fret intéressants. Avec pour cible l’industrie lourde (des colis jusqu’à 640 t) du quart ouest de la France. En imaginant même, s’il le faut, des escales additionnelles entre Montoir et Anvers, pour des volumes importants, à Cherbourg, voire au Havre.