L’inauguration le 24 avril du nouveau terminal d’APM T sur le site de la Maasvlakte II à Rotterdam a été l’occasion de constater les progrès technologiques phénoménaux que la manutention portuaire a su opérer au cours des dernières années. Les portiqueurs sont installés dans un bureau pour surveiller les opérations sans monter dans les portiques. Les conteneurs sont acheminés sur leur aire de stationnement par des véhicules auto-guidés. Quand on observe les derniers terminaux construits dans le monde, on constate un bond technologique sans précédent, qui révolutionne le métier des dockers. Néanmoins, imaginer que le progrès technologique signerait partiellement l’arrêt de mort de la profession de dockers reste encore une projection futuriste. Il n’en demeure pas moins qu’avec ce nouveau terminal et l’adaptation du métier d’ouvrier portuaire aux nouvelles conditions technologiques va se poser dans un proche avenir. Déjà en 2008, lors des revendications des dockers des ports de la côte ouest américaine, la question de la formation des ouvriers aux nouvelles technologies a fait l’objet de nombreux débats. Plutôt que d’attendre un prochain mouvement social dans les ports français ou européens, la question de l’indispensable formation des dockers pour passer aux nouvelles technologies doit être posée sur la table des négociations. Cela est d’autant plus réaliste que bon nombre d’ouvriers dockers et d’organisations syndicales n’ont pas d’a priori négatif sur cette question. Diriger est comme gouverner, il faut anticiper.
Édito
Vivement hier
Article réservé aux abonnés