Le porte-conteneurs Mærsk-Tigris, immatriculé aux Îles Marshall, quasi-protectorat des États-Unis, a été arraisonné par les Gardiens de la révolution le 28 avril vers 9 h GMT alors qu’il se trouvait dans le détroit d’Ormuz. Son équipage de 24 personnes est sain et sauf, indique un communiqué de Mærsk Line diffusé quelques heures après. Mæersk affrète ce navire de 5 470 EVP qui est exploité entre la mer Noire et l’Inde avec un port pivot qui est Jebel Ali à l’intérieur du golfe Persique. Selon la banque de données Equasis, le propriétaire est Wide Golf Ltd domicilié chez Rickmers Shipmanagement (Singapour) qui en est le gestionnaire technique. Le Pentagone a donné l’alerte, informé par le centre de commandement pour le Moyen-Orient de l’armée américaine qui a capté le message de détresse du Mærsk-Tigris. Un bâtiment américain qui se trouvait sur zone a reçu l’ordre de se rapprocher du porte-conteneurs le plus rapidement possible. Mais il est « improbable » qu’il entre dans les eaux territoritorales iranniennes a ajouté le porte-parole du Pentagone. Selon lui, le Mærsk-Tigris a été invité à rejoindre l’île de Larak après avoir subi des tirs de semonce d’un ou plusieurs des cinq bateaux iraniens qui se trouvaient sur place. Le Pentagone a souligné qu’aucun Américain n’était à bord du porte-conteneurs. Selon l’agence de presse iranienne Tasnim, le porte-conteneurs a été dirigé vers le port de Shabid-Bahonar, proche de Bandar Abbas. La télévision irannienne a indiqué que des Bulgares, des Roumains et des Britanniques composaient l’équipage.
La question de la position précise du navire au moment de son détournement varie selon les sources: Rickmers affirme que le navire se trouvait dans les eaux internationales; le porte-parole du Pentagone qu’il était dans les eaux territoriales iraniennes mais qu’il bénéficiait du droit de passage inoffensif.
Rappelons qu’il existe un système de séparation de trafic dans le détroit d’Ormuz constitué par deux voies de deux milles de large, séparées par une zone tampon de même largeur.
« L’ordre de confiscation du navire a été émis par un tribunal et est lié à Mærsk », a déclaré à l’agence Tasnim le responsable des affaires maritimes de l’Organisation des ports iraniens. « De manière générale, si une compagnie a des dettes et ne les paie pas, les propriétaires des biens transportés se tournent vers les autorités compétentes » a-t-il ajouté sans autre détail.
« Une plainte d’une société privée a mené à la confiscation d’un navire battant pavillon des Îles Marshall par les garde-côtes dans les eaux iraniennes » a confirmé le directeur exécutif de l’Organisation des ports iraniens à l’agence de presse Irna.
L’AFP rappelle que la semaine dernière, les États-Unis ont déployé au large du Yémen un porte-avions au moment où un convoi de navires iraniens se dirigeait vers le Yémen. Soupçonné par les États-Unis de transporter des armes pour les rebelles chiites Houtchis que soutient l’Iran, ce convoi est reparti d’où il était venu. Cela écrit, les États-Unis sont favorables au rapprochement avec l’Iran sur le dossier nucléaire. Iran qui soutient le président syrien Bachar al-Assad contre toutes les sortes de rebelles.