Info ou intox, la rumeur selon laquelle un rapport de la commission en charge de l’attribution du terminal à conteneurs du port de Kribi au Cameroun, aurait retenu deux candidats pour le terminal à conteneurs: le néerlandais APM?Terminals et le philippin Ictsi.
Cette décision serait issue d’un rapport de la comission dont l’agence Reuters aurait eu copie. À l’heure où nous mettons sous presse, aucun manutentionnaire n’a été contacté pour vérifier cette information. Dans sa dépêche, l’agence Reuters cite le rapport de la commission: « la Commission a accepté les offres de Ictsi et de APM?T comme étant les plus avantageuses pour le Cameroun et la sous région de l’Afrique centrale. » La décision finale de l’appel d’offres reviendra au gouvernement camerounais. Les recommandations de cette commission serviront de base à la décision du gouvernement.
Une information qui est prise à l’envers puisque les commentateurs camerounais s’interrogent plus sur l’absence du groupe de Vincent Bolloré que sur la présence des deux groupes dans le dernier round. Cependant, l’exclusion du groupe de Vincent Bolloré du port de Kribi doit encore être confirmée. Néanmoins, en avril 2014, l’Association pour le développement intégré et la solidarité internationale (Adisi) a rédigé un plaidoyer en faveur de la « camerounisation du port de Kribi ». Elle a appelé le gouvernement à choisir un opérateur international qui concourrerait avec une société camerounaise, en vue de « permettre qu’au bout de 10 ans après la mise en service de cette partie du port, que le transfert de technologie puisse s’opérer des structures étrangères vers les entreprises camerounaises ». Un choix que la commission ne semble pas avoir suivi.
L’attribution du concessionnaire du terminal à conteneurs de Kribi connaît ainsi de nombreux rebondissements. Après avoir déclaré infructueux le premier appel d’offres, le second appel, a été lancé en janvier 2014. Alors que les deux manutentionnaires retenus ont répondu dès la publication à l’appel d’offres, celle du groupe Bolloré est arrivée plus tard. Il a fallu attendre le 31 octobre pour lire dans un communiqué du premier ministre camerounais, Philemon Yang, que le consortium mené par le groupe Bolloré avec CMA CGM et les chinois de CHEC postulaient. Le groupe français gère déjà le terminal à conteneurs du port de Douala en coopération avec le néerlandais APM Terminals au sein de DIT (Douala International Terminal). Selon l’Association pour le développement intégré et la solidarité internationale, DIT gère 97 % du trafic conteneurisé du port quand les 3 % restants sont partagés entre 18 sociétés locales.