Sur la côte occidentale africaine, Marseille-Fos ne bénéficie que de trois services directs (MSC, Grimaldi et Messina/Marguisa), représentant huit escales par mois. La région étant majoritairement desservie en transbordement via Algésiras, Valence et Gênes avec un total de douze lignes hebdomadaires (Mærsk Line/Safmarine, Seago Line, CMA CGM/Delmas, Zim, Marguisa, CHL, Arkas, Mol, UASC et Messina).
Les échanges avec la côte ouest-africaine sont dominés par les importations de pétrole brut nigérian (7 267 t en 2014), par les raffineries de l’Étang de Berre. Sur un trafic total de 11 000 t en 2014 avec l’Afrique de l’Ouest, les trafics à l’import représentent 9 622 t. L’export se résume à 1 463 t, dominé une fois de plus par les vracs liquides (1 154 t de produits raffinés).
Le trafic conteneurisé qui était de 33 470 EVP (lingots d’aluminium du Cameroun et d’uranate de Cotonou à l’import) devrait augmenter en 2015 avec l’annonce en mars du groupe Canavese de basculer une partie de ses trafics de bananes ivoiriennes sur les bassins Est de Marseille. CMA CGM dessert désormais tous les mardis au Med Europe Terminal via un transbordement à Tanger pour un transit time de 21 jours (Abidjan, Tanger, Ghazaouet et Marseille).
« Depuis l’abandon du service direct Diams sur la côte occidentale africaine, il y avait un chaînon manquant à Marseille lié aux contraintes économiques. La ligne n’étant pas rentable. En s’engageant sur des volumes, Canavese nous a incités à revenir sur Marseille. Cette escale a besoin de flux supplémentaires pour être pérennisée, en particulier dans le sens Europe-Afrique. Je suis convaincu que Canavese va créer un effet d’entraînement et que les concurrents vont se poser la question de savoir quel est leur métier cible », explique Ludovic Rozan. Le vice-président des lignes Afrique de CMA CGM adresse une allusion à peine voilée à la Compagnie fruitère qui exploite ses propres navires reefers entre la Côte d’Ivoire et Port-Vendres. « Nous essayons d’augmenter les volumes avec notamment des exportations de poissons du Sénégal, des patates douces, des haricots verts qui aujourd’hui arrivent dans d’autres ports méditerranéens, à Dunkerque et au Havre », complète Fatiha El Amrani, trade manager chez CMA CGM.
À noter également, en février dernier, l’introduction d’un nouveau navire Grimaldi sur le Mediterranean Express Service qui a permis de réduire la fréquence de 14 à 11 jours. L’armement italien dessert également Sète depuis le début de l’année. Sur l’Afrique du Sud et de l’Est, Marseille-Fos bénéficie d’un service direct conro (une escale tous les 15 jours) assuré par Messina, et de dix services hebdomadaires en transbordement (via Gênes, Algesiras, Las Palmas, Khorfakkan…).