Les défis logistiques des agglomérations portuaires africaines

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Les ports sont des poumons économiques vitaux. Les villes cristallisent tous les espoirs de populations en quête de mieux-vivre. Pour les logisticiens, la gestion des « derniers kilomètres » devient très problématique. D’une part, les terminaux enchâssés dans les agglomérations apparaissent de plus en plus comme des culs-de-sac logistiques où les marchandises se cumulent sans toujours pouvoir être évacuées efficacement. L’implantation de solutions de délestage comme des ports secs ou des dépôts intérieurs ne s’envisage qu’à l’extérieur des concentrations urbaines. Cela ne résout que très partiellement l’effet d’engorgement spatial. De l’autre, les populations aisées des centres urbains consomment de plus en plus de produits manufacturés. À l’instar des pratiques occidentales, les livraisons à domicile de petits colis via des commandes internet continuent de se développer. Cela génère de nouveaux types de flux intra-urbains avec des logiques logistiques qui n’ont rien à voir avec celles des flux « classiques » issus du port et du transport maritime. La conséquence en demeure une accumulation problématique de tonnes/kilomètres et de franc CFA/kilomètres au cœur des grandes villes portuaires africaines.

L’échelle nationale et sous-régionale

Les villes portuaires sont les réceptacles naturels des marchandises importées et exportées depuis les foyers de consommation nationaux non côtiers. Ces mêmes villes portuaires constituent des fenêtres logistiques essentielles pour les territoires enclavés. Il en résulte sur le plan logistique une gestion urbano-portuaire complexe. En effet, la logistique des flux saisonniers des 3 C (café, cacao, coton) n’a pas grand-chose à voir avec la gestion stratégique de l’importation de riz, de céréales, de clinker, de produits pétroliers raffinés ou de produits manufacturés à valeur ajoutée très variable. Gestion des stocks, sensibilité au temps de transit, température contrôlée, services à la marchandise constituent quelques exemples d’une typologie logistique complexe. Or, la croissance constante de l’offre et de la demande domestiques (tant dans le sens importation qu’exportation) exige des réponses en termes de planification foncière et d’aménagement du territoire. Les grandes villes portuaires africaines n’ont pas de vision planificatrice à moyen et long terme pour anticiper ces futures problématiques logistiques.

L’échelle internationale

Les agglomérations portuaires africaines mutent rapidement. Elles deviennent des centres financiers et bancaires avec des services concurrentiels internationaux. Elles veulent accroître leur attractivité logistique par la création de services sur les produits d’exportation: flux forestiers du Bassin Congo, production cacaoyère ouest-africaine, industrie textile issue de la culture du coton africain, autant de filières internationales qui génèrent leurs propres complexités logistiques. La compétitivité internationale de ces filières dépend de la maîtrise des coûts de transport et de logistique sur le continent. Cela constitue un défi logistique que tous les acteurs des chaînes de valeur africaine doivent relever, édiles, urbanistes et planificateurs des agglo-mérations inclus.

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