Fortement orienté vers les trafics conventionnels, Haropa Port de Rouen a suivi le mouvement de conteneurisation des trafics et génère des échanges conteneurisés significatifs. En 2014, les échanges entre Rouen et les ports africains du range Mauritanie/ Angola ont totalisé un peu plus d’1 Mt. Par rapport à 2013, le volume s’est contracté de 11,7 %, une situation qui s’explique par une diminution conjoncturelle de deux postes de trafics, les céréales et la farine. Concernant les céréales, la baisse est liée au caractère hétérogène de la récolte 2014, situation qui a pesé sur les volumes embarqués au second semestre. La farine subit pour sa part la lente érosion des volumes du fait de l’implantation de moulins sur place. Patrick Bret, responsable du pôle Afrique/DOM-TOM au sein d’Haropa, souligne: « Nous observons depuis le début de cette année un mieux. Les conteneurs ont progressé de 2,5 % tandis que le conventionnel a vu ses tonnages s’accroître de 20 %. » Dans le secteur des conteneurs, Rouen génère annuellement un trafic de l’ordre de 30 000 EVP. Ce volume, entièrement constitué de trafics nationaux (pas de transbordements), couvre à la fois des volumes manutentionnés directement sur navires à Rouen même, et des conteneurs pré ou post-acheminés avec Le Havre.
Les armements conventionnels tous présents
Mais la grande force de Rouen dans ses échanges avec l’Afrique se trouve dans sa capacité à gérer et développer les trafics de conventionnel. Lors d’une récente réunion commerciale organisée conjointement par Haropa Port de Rouen et l’Union portuaire rouennaise (UPR), cette spécialisation rouennaise a été mise en valeur. « Un port conventionnel est un port riche, qui demande une main-d’œuvre qualifiée, explique Patrick Bret. Une tonne de conventionnel, c’est de la valeur ajoutée et de l’emploi portuaire. » Ce type de trafic est bien connu et parfaitement maîtrisé par les entreprises rouennaises (matériels de manutention en adéquation avec les besoins, main-d’œuvre qualifiée, etc.). Plusieurs armements assurent des escales régulières à Rouen sur ce créneau: NMT-Africa pour le fret roulier et conventionnel, Safmarine MPV, Bocs (Bremen Overseas Chartering & Shipping) ou encore Hartmann Project Lines pour les trafics polyvalents (vracs, matériel industriel, conventionnel, conteneurs, roulant). « Pourquoi Rouen? Parce que la marchandise est à Rouen, souligne Jean-Marc Thiebaut, directeur général de Safmarine MPV. La France a une industrie qui exporte, Rouen est la porte de l’Afrique. »
Le long de la côte ouest-africaine, plusieurs pays représentent des volumes importants. En 2014, le Sénégal s’est positionné au premier rang des partenaires ouest-africains du port normand devant le Cameroun, le Gabon, l’Angola et la Côte d’Ivoire. Il est également important de souligner que les pays intérieurs échangent également avec Rouen, plusieurs d’entre eux ayant enregistré de fortes hausses de tonnages l’an passé.