Sur ce million de tonnes, les vracs représentent 789 000 t (près de 80 %) dont 774 800 t en vracs solides et 14 000 t en liquides. Il ne faut cependant pas s’y tromper. Les transbordements et le tramping ont la part belle avec par exemple 720 000 t de solides importées de Mauritanie, du Liberia et du Gabon. On peut observer la même chose pour les vracs liquides en provenance du Sénégal et de Gambie (7 700 t).
« En fait, explique Daniel Deschodt, directeur commercial de Dunkerque Port, les touchées directes sont essentiellement assurées par CMA CGM (Delmas) et MSC sur le Sénégal (Dakar) et la Côte d’Ivoire (Abidjan) ». Les autres ports du range (de l’Angola à la Mauritanie) sont desservis en transbordement. Autre opérateur, Safmarine MPV (Mærsk) offre une touchée mensuelle par mois (import-export) pour les ports angolais, gabonais et congolais.
Le conteneur règne en maître
Désormais, le conteneur règne en maître, même là où le conventionnel et le roulier avaient fait les beaux jours des relations avec l’Afrique (plus de 4 Mt dans les années 1980). « Le bois arrive toujours, mais il est débité et conteneurisé », souligne par exemple Daniel Deschodt. Au total, les marchandises conteneurisées représentent un peu plus de 250 000 t dont 155 000 t à l’importation. En tête: la Côte d’Ivoire (115 000 t), le Cameroun (56 000 t), le Sénégal (29 000 t) et le Gabon (15 000 t). Le Nord-Pas-de-Calais exporte essentiellement des produits agroalimentaires industriels. Mais ses installations logistiques spécialisées pour les produits frais le placent particulièrement bien pour les fruits et légumes ouest-africains qui trouvent ainsi une efficace plate-forme d’éclatement.
Cela se vérifie encore avec le projet « FOB DK » que les dirigeants dunkerquois et leurs homologues sénégalais viennent de présenter, le 23 janvier, à Dakar. Il s’agit de faciliter l’exportation, au départ du port sénégalais, de produits horticoles vers les marchés est et nord-européens. Alors que, selon la direction du port de Dakar, la plupart de ces produits exportés vers l’Europe perdent leur label en quittant Dakar, le Grand port maritime de Dunkerque jouerait un rôle de prolongement du port africain. Il pourrait aussi permettre de trouver des débouchés à des produits non exportés de Casamance. Parallèlement, Dakar annonce la construction d’un terminal fruitier sur ses quais.