Pesant environ 3 % du trafic total du Grand port maritime de Bordeaux, ces flux africains sont restés relativement stables. « Sur ces cinq dernières années, la baisse avoisine les 8,6 % avec comme tendance nette des exports qui prennent le pas sur les imports. Alors que les sorties représentaient 31 % de ces trafics en 2010, ils s’élèvent désormais à 52 % », indique Didier Domens, du département du développement et de la promotion au port de Bordeaux.
Plus de la moitié de ces trafics, soit 182 000 t, import/export compris, concerne l’Afrique australe. L’Afrique du Sud génère ainsi un trafic à l’import de quasiment 100 000 t de charbon par an. « C’est l’un des rares gros trafics de vracs qui perdure, et qui, suivant les variations annuelles, va impacter plus ou moins le volume global des trafics vers ou en provenance de l’Afrique », analyse Didier Domens. Les conteneurs ont pris en effet le pas, ces dernières années, sur le profil type des marchandises transitant par le port avec ces zones géographiques. Ainsi, toujours en Afrique australe, 35 000 t en conteneurs sont exportées vers La Réunion, 6 000 t vers Madagascar et 4 000 t vers Mayotte, nouveau marché apparu depuis 2010.
Renforcer les flux
Les flux avec l’Afrique de l’Ouest s’établissent à plus de 84 000 t, entrées et sorties comprises. La Côte d’Ivoire est l’un des pays les plus dynamiques dans ces échanges avec 44 000 t de conteneurs et de petits tonnages de céréales en vracs, suivie par le Nigeria (conteneurs), le Bénin (conteneurs) et la Guinée (conteneurs et engrais manufacturés). L’Afrique centrale avec 24 000 t, et l’Afrique de l’Est avec 4 300 t (notamment le Kenya) présentent des tonnages plus modestes. L’Afrique centrale engendre des trafics essentiellement de conteneurs via le Gabon, le Cameroun et le Congo, « remplaçant un trafic plus historique de bois exotiques à l’import en provenance du Cameroun qui a périclité en raison de conditions élevées de traçabilité imposées aux exportateurs », précise Didier Domens.
Globalement, à part le charbon importé d’Afrique du Sud, les trafics vracs secs ou liquides ont bel et bien laissé la place aux trafics conteneurs. Pour Didier Domens, le projet de création d’un terminal conteneurs unique et modernisé sur le terminal du Verdon « devrait sans doute renforcer les flux avec ces pays d’Afrique identifiés comme des zones à forte progression ».